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Toronto: Ford réfute les allégations d'ivresse

TORONTO – Le maire de Toronto a nié, mardi matin, s’être présenté à un événement officiel en état d’ébriété, qualifiant de «mensongères» les allégations du Toronto Star.

Le quotidien écrivait mardi qu’on avait prié le maire Rob Ford de quitter un gala, le mois dernier, en raison de son état.

Il s’agit de la dernière d’une liste de controverses à frapper le maire de la métropole canadienne depuis quelques temps.

Rob Ford a fermement démenti les allégations du Star, et s’est dit victime d’attaques «incessantes» du quotidien torontois. Le maire a brièvement répondu aux questions à ce sujet lors d’un point de presse en marge d’un événement honorant le boxeur George Chuvalo.

«C’est un mensonge éhonté! C’est encore le Toronto Star qui me pourchasse et me pourchasse encore», a-t-il accusé.

Selon le quotidien, on a demandé à M. Ford de quitter, parce qu’il avait trop bu, le Bal de la garnison, un événement bénéfice pour l’organisme Wounded Warrior, qui vient en aide aux militaires blessés en mission. L’article du Star est basé sur des entrevues réalisées avec plusieurs organisateurs et invités, qui ont tous demandé de garder l’anonymat.

D’anciens et actuels membres du personnel du maire ont aussi décrit au Toronto Star que le maire tentait depuis longtemps de venir à bout de ses problèmes d’alcool, et certains ont raconté une vaine tentative de lui faire subir un traitement contre l’alcoolisme.

Un conseiller municipal de Toronto, Paul Ainslie, a confirmé au Star que la porte de sortie avait bel et bien été montrée au maire lors du bal, mais n’a pas expliqué pourquoi.

Un organisateur cité dans l’article a soutenu que M. Ford avait dû quitter «parce qu’il semblait ivre, drogué ou malade».

Le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, a indiqué qu’il avait parlé à M. Ford lors de l’événement et qu’il lui paraissait bien.

Le porte-parole de M. Ford, George Christopoulous, a quant à lui affirmé qu’on n’avait jamais demandé au maire de quitter le gala.

L’éditeur du Toronto Star, Michael Cooke, a défendu l’article de son journal. «Si l’on mentait, cela voudrait dire que six ou sept personnes bien en vue qui étaient présentes à ce souper mentaient aussi. Est-ce que (le maire) les traite de menteurs?», a-t-il déclaré.

M. Cooke a fait valoir que l’article était basé sur de nombreuses sources, dont plusieurs dans l’entourage même du maire, qui ont contacté le journal parce qu’elles étaient préoccupées à son sujet.

Il a aussi fermement nié que le journal s’acharnait sur M. Ford. «Nous avons couvert (le maire Ford) de la façon dont l’on couvrirait tout autre maire», s’est défendu M. Cooke.

Le maire adjoint, Doug Holyday, s’est porté à la défense de M. Ford et a fait valoir aux journalistes que personne ne lui avait jamais laissé entendre que le maire pouvait avoir un problème d’alcool. Il a qualifié les allégations d’entreprise de dénigrement menée par des gens qui s’opposent aux politiques du maire.

«Ce sont des gens qui n’aiment pas nos politiques (…) Nous ne nous laisserons pas miner. Ils ne semblent pas pouvoir nous arrêter politiquement, ils essaient donc de nous arrêter de toute autre façon possible», a-t-il soutenu.

Le conseiller municipal Doug Ford s’est lui aussi porté à la défense de son frère Rob, en soutenant mardi matin, sur les ondes d’une radio torontoise, qu’il n’avait «jamais vu le maire boire un verre d’alcool lors d’un événement officiel. Jamais.».

Lorsqu’on lui a demandé si son frère intenterait une poursuite contre le journal, Doug Ford a affirmé que cela ne ferait que générer davantage d’attention médiatique.

Des experts de politique et de relations publiques ne croient pas que cette plus récente controverse à propos du maire Ford poussera ses partisans à le laisser tomber. «Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une question de dire tout simplement: ‘Oh, le gars nous fait honte, nous n’allons plus l’appuyer’», a fait valoir le professeur Neil Thomlinson, de l’université Ryerson.

Selon lui, il faudrait qu’un autre politicien municipal de droite se présente comme une solution de rechange pour que les supporteurs de Ford songent à le larguer.

Monica LaBarge, professeure de marketing à l’université Queen’s de Kingston, croit elle aussi que de telles allégations ne feront pas changer d’idée les électeurs.

Sur Twitter, par contre, les Torontois s’affrontaient sur la question.

«Après tout ce que la gauche a fait subir à Ford, je peux comprendre qu’il boive. Et si c’est vrai, on devrait l’aider», a écrit un internaute.

«Le maire Ford continue d’en ajouter à sa liste de déshonneurs!», a lancé un autre.

La controverse de mardi survient seulement quelques semaines après que le maire eut été accusé de toucher de manière inappropriée une adversaire politique lors d’un gala. M. Ford avait nié ces allégations.

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