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Quand fiscalité et politique nuisent au tourisme

Aéroport non concurrentiel et remous politiques nuiraient au tourisme selon plusieurs intervenants.

À cause du prix des billets, les aéroports canadiens auraient enregistré, en 2011, une perte nette de 2 millions de voyageurs au profit d’aéroports américains frontaliers. C’est ce qui ressort d’une étude du Conference Board présentée lors du congrès de l’Association québécoise de l’industrie touristique (AQIT), mardi.

«À destination identique, les billets sont de 20% à 96% plus chers au Canada, c’est pourquoi beaucoup de Canadiens traversent la frontière américaine pour prendre l’avion», explique Maxim Armstrong, économiste au Conference Board. Des trois villes canadiennes étudiées, c’est à Montréal que la différence de prix est la plus importante.

Au-delà des coûts du carburant et du coût des équipements plus élevé au Canada, le Conference Board souligne que les questions fiscales expliquent à eux seuls la moitié de cette différence.

«Les aéroports américain régionaux comme ceux de Plattsburgh et Burlington bénéficient de subventions gouvernementales et ne paient pas de taxes foncières et municipales», ajoute M. Armstrong.

Les taxes trop élevées peuvent aussi nuire à l’attrait du Canada comme destination touristique. «Ce qui est valable pour les voyages de Canadiens à l’étranger est aussi valable dans l’autre sens», ajoute M. Armstrong.

Une position partagée par Tourisme Montréal qui a entrepris plusieurs démarches pour tenter de limiter le handicap qui nuit à l’aéroport montréalais. Mais ce n’est pas l’unique aspect qui peut pénaliser le tourisme croit Charles Lapointe, pdg de Tourisme Montréal. «Les chamailleries ridicules au sujet de la langue donnent une image troublante de Montréal», a déclaré mardi M. Lapointe, lors d’un déjeuner-causerie de la Chambre de Commerce du Montréal métropolitain.

«Le pastagate a occasionné des caricatures de Montréal dans les médias des autres provinces, mais aussi en Angleterre, en Australie et en Nouvelle-Zélande et ce n’est pas bon. Je n’aime pas que Montréal ait l’air ridicule», insiste M. Lapointe, qui après 24 ans à la tête de Tourisme Montréal, tirera sa référence en juin.

Ce n’est pas la première fois que l’organisme montréalais commente la politique municipale. En 2012, l’organisme avait déclaré que les manifestations étudiantes nuisaient au tourisme de façon non négligeable. Une affirmation qui avait été contredite par les statistiques, quelques mois plus tard.

En 2007, M. Lapointe avait en quelque sorte lancé le bal des critiques publiques à l’encontre du maire Gérald Tremblay en dénonçant son manque de leadership sur les questions d’infrastructures et de propreté.

Dossiers à suivre
M. Lapointe a plusieurs vœux pour l’essor du tourisme montréalais:

  • Que le nouveau pont Champlain devienne un pont icône
  • Que le 375e de Montréal permette de créer plusieurs nouvelles attractions
  • Que soient agrandis le Palais des congrès et le musée Pointe-à-Callières

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