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Les infirmières veulent prescrire

Dénonçant le système de santé engorgé, l’Ordre des infirmières du Québec veut obtenir un droit de prescription limité qui permettrait, à son avis, d’augmenter l’accès aux soins. Reste à voir si le projet ne risque pas de se heurter à une opposition des médecins.

Près de 1,5 millions de personnes âgées ont besoin de soins, un Québécois sur quatre est sans médecin de famille et des salles d’urgence sont de plus en plus bondées, autant de raisons pour donner aux infirmières le droit de prescrire.

C’est ce qu’a laissé savoir jeudi matin Lucie Tremblay, présidente de l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (OIIQ). L’Ordre compte lancer une offensive publicitaire d’ici quelques jours pour sensibiliser le public, qui semble déjà appuyer le projet. Selon un sondage CROP, 90 % des Québécois croient que le droit de prescrire des infirmières diminuerait les temps d’attente dans les urgences et les cliniques médicales sans rendez-vous.

«Si on veut un système plus performant, il faut changer nos méthodes et nos façons de faire», a dit Mme Tremblay.

Dans sa proposition détaillée, l’OIIQ explique les circonstances particulières où les infirmières seraient appelées à prescrire certains médicaments et des analyses de laboratoire.

Par exemple, elles pourraient prescrire des analyses de laboratoire et des radiographies, des tests tels que les détections des infections transmissibles sexuellement, des traitements pour les plaies et enfin, des médicaments préventifs comme les contraceptifs.

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L’Ordre estime que ses membres ont la compétence requise pour de tels diagnostics, qui se basent normalement sur des lignes directrices d’identification de symptômes.

Écoutant les témoignages de collègues infirmiers, Mme Tremblay a affirmé qu’il est insensé qu’un patient soupçonné d’avoir une fracture à la cheville ou au genou doive attendre plusieurs heures pour la prescription de la radiographie, puis attendre de nouveau pour revoir le médecin, alors que l’infirmière pourrait gérer la première étape.

La présidente a souligné que le Collège des médecins, qui a dévoilé une forte opposition à ce type de projet dans le passé, a été informé de la proposition il y a déjà quelques mois. Des discussions entre les parties sont prévues.

«Nous sommes dans une optique de collaboration plus grande avec nos collègues médecins, car le problème d’accessibilité n’a jamais été aussi aigu» a-t-elle mentionné, rappelant au passage que le Québec accuse un sérieux retard comparé à l’Angleterre, l’Irlande et l’Australie et même d’autres provinces telles que la Colombie-Britannique où les infirmières disposent du droit de prescrire.

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