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Entente sur la forêt boréale: un groupe se retire

Rédaction - La Presse Canadienne

OTTAWA – Un important groupe environnemental s’est retiré mercredi d’une entente de coopération nationale avec l’industrie forestière qui devait protéger la forêt boréale tout en rétablissant la réputation internationale de ce secteur en matière de conservation.

Le groupe Canopy, qui avait joué un rôle clef dans la mise en place en 2010 de l’Entente sur la forêt boréale, a fait valoir qu’il se retirait de l’alliance par ce qu’elle n’avait donné aucun résultat après trois ans de travail.

La directrice exécutive du groupe, Nicole Rycroft, a expliqué mercredi que son groupe se concentrerait maintenant à faire pression sur les éditeurs et autres consommateurs de produits forestiers canadiens pour qu’ils n’achètent que des compagnies qui s’étaient engagées à protéger d’importants territoires de la forêt boréale.

La décision de Canopy survient après le retrait, à la fin de l’an dernier, de l’important organisme Greenpeace, qui s’était également plaint du manque de progrès, ainsi que de mauvais comportement des entreprises membres de l’Entente.

Les sociétés forestières et les groupes environnementaux qui participent toujours à l’association ont indiqué qu’ils persévéreraient dans l’espoir de donner des résultats concrets au cours des semaines à venir.

Mme Rycroft a soutenu en entrevue que le défi le plus important, dès la mise en place de l’entente, était de transformer les paroles en actes.

«Ce que l’on voit maintenant, après trois ans, c’est qu’il n’y a littéralement aucun résultat sur le terrain, et qu’il est temps pour nous de partir», a-t-elle soutenu.

L’entente devait instaurer une trêve entre les groupes environnementaux et les compagnies forestières. L’industrie avait été malmenée sur les marchés internationaux à cause de la mauvaise publicité, et les entreprises ont accepté de travailler avec des groupes de conservation pour trouver des solutions communes.

Il y a eu beaucoup de discours et d’ententes préliminaires, mais aucune entente n’a été signée avec les gouvernements qui aurait donné lieu à une protection législative de la forêt boréale.

Selon certains membres qui n’ont pas encore quitté le groupe, les semaines à venir seront cruciales pour l’avenir du pacte.

La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) restera dans l’alliance pour l’instant, puisqu’elle veut voir des compagnies au Québec, en Alberta et en Ontario se joindre à des ententes majeures au cours des prochaines semaines, a indiqué Janet Summer, directrice exécutive de la Wildlands League, une section de la SNAP.

L’Association canadienne des produits forestiers, qui représente l’industrie, est aussi d’avis que l’entente devait présenter des résultats, surtout après trois ans de travail. Mark Hubert, vice-président au leadership environnemental de l’association, a promis que le groupe allait faire fonctionner l’entente.

Toutes les parties s’entendent pour dire que certains des blocages qui empêchent l’obtention de résultats concrets sont attribuables au fait que les questions sont très complexes et que des adversaires historiques travaillent ensemble. Des groupes autochtones et des représentants des gouvernements font également partie des discussions.

Mais selon Canopy, les délais vont bien au-delà de la complexité des dossiers: ils sont plutôt attribuables au fait que des entreprises ne veulent pas signer d’ententes qui seraient assez musclées pour protéger véritablement la forêt boréale.

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