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Harper défend les dépliants sur Trudeau

OTTAWA – Stephen Harper ne semble pas avoir de problème à ce que l’argent des contribuables soit utilisé pour financer une campagne de dénigrement contre ses adversaires politiques.

Les conservateurs s’apprêtent à envoyer dans les foyers canadiens des dépliants, appelés «10 pour cent», s’attaquant sur un ton résolument négatif à la crédibilité du chef libéral Justin Trudeau.

Ces envois ne sont pas financés par les coffres du parti, comme pour les publicités télévisuelles, mais bien par la Chambre des communes et les bureaux des députés.

En point de presse jeudi, M. Harper a indiqué qu’il suivait les règles du jeu. «Il y a des règles de la Chambre des communes pour de telles activités. Tous les partis respectent ces règles et tous les partis utilisent ces règles», a-t-il signalé.

Clarifier les règles

Les libéraux ne sont pas les seuls à être visés par des envois postaux partisans. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a demandé au président de la Chambre, Andrew Scheer, des clarifications sur ces règles après avoir constaté que l’ex-chef libéral Bob Rae avait envoyé un de ces dépliants dans le comté du néo-démocrate ontarien Craig Scott.

Le dépliant intitulé «Pourquoi Craig Scott veut-il faire en sorte que ce soit plus facile de briser notre pays?» critique le projet de loi sur la clarté référendaire déposé cet hiver par le NPD.

Mais pour M. Rae, le ton du dépliant s’attaquant à Trudeau et celui envoyé par son bureau n’est pas comparable.

«À mon avis, les attaques personnelles et la négativité contre un individu comme les conservateurs sont en train de faire contre M. Trudeau ne sont pas justifiables», a-t-il soutenu.

Aux yeux du chef du NPD, Thomas Mulcair, cependant, M. Rae se livre à un subterfuge pour contourner les règles et envoyer des «10 pour cent» dans une circonscription qui n’est pas la sienne.

Le président de la Chambre n’a pas encore rendu son verdict dans ce dossier.

Intimidation

Les dépliants «10 pour cent» qui seront envoyés par les députés conservateurs à leurs électeurs ne constituent pas la première salve conservatrice contre M. Trudeau.

Le parti de M. Harper a lancé, quelques heures après l’investiture de M. Trudeau, des publicités vidéo négatives le montrant en train d’enlever sa chemise lors d’un événement de bienfaisance. On y entendait également des citations prises hors contexte. La publicité se concluait sur le slogan: «Justin Trudeau: il n’est pas à la hauteur».

En point de presse, M. Harper a refusé d’établir un lien entre la cyberintimidation, contre laquelle son gouvernement veut se battre, et les publicités agressives de son parti contre le nouveau chef libéral.

«Ne confondez pas les débats démocratiques et la politique avec le crime», a insisté M. Harper lors d’un point de presse conjoint avec la première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar.

Il a évoqué le cas tragique de Rehtaeh Parsons, une jeune fille de la Nouvelle-Écosse qui a mis fin à ses jours après avoir été présummément agressée, puis victime d’intimidation.

«Ce qui arrive à la famille Parsons, ce sont des crimes terribles. Ce gouvernement va aller de l’avant avec des mesures pour les aborder et j’espère que je trouverai du soutien auprès de tous les partis au Parlement pour appuyer ces mesures.»

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