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Lac-Mégantic: vers un nouveau tracé pour le train?

Photo: Sûreté du Québec

LAC-MEGANTIC, Que. – Le deuil n’est pas encore fait, mais déjà, à Lac-Mégantic, on commence à parler de reconstruction. Et si les responsables consultaient la mairesse et ses concitoyens avant de s’asseoir à la planche à dessin, ils recevraient une commande bien précise: pas question de prévoir des traverses ferroviaires en plein coeur de la ville.

Pour la vaste majorité des personnes interrogées dans les rues et commerces, il est hors de question de risquer de voir une catastrophe comme celle de samedi dernier se reproduire.

L’idée de modifier le tracé du chemin de fer revient ainsi très souvent dans les sujets de conversation dans les rues et commerces de la ville. Et mardi après-midi, la mairesse Colette Roy-Laroche a admis qu’elle caressait aussi cette idée.

«Ça fait partie de nos réflexions, a-t-elle lâché en point de presse. Le souhait de la mairesse et du conseil municipal, évidemment, c’est que nous puissions identifier et réaliser un nouveau trajet.»

Puisque la ville de Lac-Mégantic est traversée en plusieurs endroits par les voies ferrées, il s’agirait d’un projet d’infrastructure monumental, a-t-elle cependant prévenu, se disant incapable pour le moment d’estimer à quel montant pourrait s’élever la facture.

«C’est une opération d’envergure, très coûteuse. Nous le ferons en collaboration avec les gouvernements. Je ne peux aller plus loin à ce moment-ci.»

Alors que certains parlent déjà de lancer une pétition pour faire la promotion de cette idée, d’autres vont jusqu’à menacer d’ériger un barrage pour éviter qu’une autre catastrophe semblable ne se reproduise.

«Ce serait d’une extrême indélicatesse de ne pas changer le tracé. C’est impossible que le train passe encore dans le centre-ville après ce qui s’est passé», a plaidé Serge Gingras, qui a réintégré mardi sa demeure du quartier Fatima.

Sa voisine de palier, Simone Duval, partage le même avis et se dit prête à participer à un éventuel mouvement d’opposition.

«Je serais d’accord pour qu’il passe ailleurs, a-t-elle exprimé. En dehors des villes. Il me semble qu’ils pourraient éviter de passer dans les villes, parce que c’est trop dangereux, des gros wagons comme ça pleins de pétrole.»

Le chef libéral Philippe Couillard, qui était de passage mardi à Lac-Mégantic, s’est montré réticent à se prononcer sur la question, préférant saluer le courage et la résilience de la population.

«Là, on est dans des questions techniques», a-t-il tranché avant de faire valoir qu’une enquête était toujours en cours.

«Ce qu’il faut réaliser, c’est qu’aujourd’hui même, partout au Québec et au Canada il y a des chemins de fer semblables où des matériaux semblables circulent alors que nous nous parlons», a poursuivi M. Couillard, qui est devenu mardi le dernier chef des trois principaux partis à l’Assemblée nationale à se présenter sur les lieux de la tragédie ferroviaire.

Mais des villes qui ont été marquées au fer rouge comme Lac-Mégantic l’a été, il n’y en a pas beaucoup au Québec, a fait remarquer un citoyen mis au courant des propos du chef libéral par La Presse Canadienne.

«Cette ‘track’-là est finie, a martelé Sylvain Charbonneau. Si les autres prennent soin de leurs ‘track’, il n’y a pas de trouble, mais ce n’est pas le cas ici.»

La Sûreté du Québec (SQ) a annoncé mardi que le bilan de la catastrophe ferroviaire s’était alourdi. On déplore maintenant 15 victimes, et environ 35 autres qui manquent toujours à l’appel.

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