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Le conducteur du train refuse de s’expliquer

Photo: Sûreté du Québec
Andy Blatchford et Sidhartha Banerjee - La Presse Canadienne

FARNHAM, Qc – Le conducteur du «train de la mort» se fait extrêmement discret depuis la tragédie qui a dévasté la communauté de Lac-Mégantic, en Estrie, cette fin de semaine.

Tom Harding refuse toujours de commenter publiquement le drame. Mais la compagnie pour laquelle il travaille n’a pas tardé à le dépeindre comme un héros.

Le président de Montreal, Maine and Atlantic (MMA) a déclaré mardi à La Presse Canadienne que, dès que M. Harding avait été avisé de la situation, il avait demandé l’aide des habitants et emprunté un tracteur rail-route.

Robert Grindrod a affirmé que le conducteur avait ensuite revêtu un habit de pompier et réussi à éloigner du site de l’accident neuf wagons-citernes remplis de pétrole.

M. Grindrod a précisé que certains de ces wagons-citernes se trouvaient à seulement un mètre du feu.

Il a ajouté que Tom Harding avait risqué sa vie en s’avançant jusqu’aux abords du brasier pour séparer le dernier wagon du convoi en flammes.

Le patron de la MMA a soutenu que son employé avait ainsi empêché une quantité considérable de carburant d’alimenter l’incendie.

«C’était un geste héroïque», a assuré Robert Grindrod depuis le stationnement de son hôtel à Lac-Mégantic. «Il ne fait aucun doute qu’il a épargné beaucoup d’autres dommages à la ville et sauvé des vies.»

M. Harding est toutefois intervenu trop tard. Les 72 wagons du convoi ayant déraillé en plein coeur de la ville ont provoqué une série d’explosions et fait des dizaines de morts et de disparus.

M. Grindrod a indiqué que la tragédie avait bouleversé le conducteur. «Je ne l’ai pas rencontré moi-même, mais je sais qu’il est dévasté et je le comprends», a-t-il révélé.

Tom Harding n’était pas disponible mardi pour donner sa version des faits aux médias. Le Bureau de la sécurité des transports du Canada et la Sûreté du Québec mènent tous deux des enquêtes et devront inévitablement recueillir son témoignage.

Tout ce que l’on sait pour le moment sur son rôle dans ce drame, c’est qu’il travaille pour une compagnie ferroviaire qui transporte du pétrole par train avec un seul conducteur à bord et que, dans le cas du convoi qui a ravagé Lac-Mégantic, c’était lui qui assumait cette fonction.

Lorsque la catastrophe est survenue, M. Harding avait terminé son quart de travail et était rentré dormir dans un hôtel.

Mardi, plusieurs représentants des médias ont convergé vers sa résidence, située à Farnham. Les nombreuses tentatives pour entrer en communication avec lui ont cependant échoué.

Quelques-uns de ses amis, venus lui offrir du réconfort, sont également repartis bredouille. Ils ont tous refusé de parler aux médias.

Deux des voisins de Tom Harding n’ont toutefois eu que des bons mots à son égard.

«Il est un excellent voisin. Quelqu’un de très sympathique», a dit l’un deux qui n’a pas voulu s’identifier.

Les deux hommes ont dit comprendre pourquoi le conducteur se terrait depuis samedi, jour de la tragédie.

Le second voisin a soutenu que les représentants des médias devraient le laisser tranquille. «Je suis sûr qu’il est en état de choc et qu’il a besoin de temps», a-t-il dit.

Des notes laissées dans la boîte aux lettres de M. Harding à son intention n’ont pas été ramassées. Mais des notes similaires déposées dans celle de la mère du conducteur non loin de là ont disparu au courant de la journée de mardi, vraisemblablement recueillies par quelqu’un.

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