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L'audit de la sénatrice Wallin a coûté 127 000 $

OTTAWA – Le rapport d’audit qui a mis au jour les dépenses injustifiées de la sénatrice Pamela Wallin a coûté 127 000 $, soit plus que la somme qu’elle devra vraisemblablement rembourser au Trésor public.

Le rapport comptable de la firme Deloitte a coûté 126 998 $ au Sénat qui l’a commandé — et donc aux contribuables — a confirmé mercredi la Chambre haute.

Mme Wallin doit pour sa part rembourser quelque 121 000 $, plus intérêts, a déterminé mardi un comité sénatorial, se basant sur les chiffres de Deloitte.

Elle pourrait aussi devoir faire un chèque supplémentaire pour environ 21 000 $ — ces dépenses ont été qualifiées de «sujettes à interprétation» par la firme comptable et devront d’abord être analysées par le comité sénatorial de régie interne.

Les rapports d’audit pour les trois autres sénateurs sous enquête pour leurs comptes de dépenses jugées injustifiées — les sénateurs Mac Harb, Patrick Brazeau et Mike Duffy — ont coûté 101 459 $.

Pour ce scandale des dépenses au Sénat, la facture de la firme comptable uniquement s’élève donc à près de 230 000 $.

Pour les libéraux, le coût de ces rapports est justifié et l’exercice devait absolument être fait.

Car selon le député Stéphane Dion, le véritable coût de cette affaire va bien au-delà des factures des rapports comptables: il y a un coût au niveau du manque de transparence et d’imputabilité qu’il attribue au premier ministre Stephen Harper.

«Ne pas agir aurait un coût énorme, il faut agir, a-t-il déclaré. Ces coûts pourraient être évités en bonne partie, si le premier ministre envoyait les bons messages.»

M. Dion estime également que «l’histoire se répète», après l’affaire Mike Duffy. Il a mentionné le fait que M. Harper a attendu cinq jours avant d’accepter la démission de son ancien chef de cabinet, Nigel Wright, qui avait lui-même remboursé 90 000 $ de dépenses non justifiées faites par le sénateur Mike Duffy.

«Au premier abord, M. Harper aurait dû entendre les signaux d’alarme. Ça aurait dû soulever des doutes. Même sans connaître tous les détails, il aurait dû voir les problèmes», a affirmé M. Dion.

Du côté des néo-démocrates, on a réitéré la pertinence d’abolir le Sénat. Le député du Nouveau Parti démocratique Paul Dewar a soutenu que le gouvernement n’avait d’autre choix que d’abolir «cette institution qui a été créée bien avant qu’on ait l’électricité».

«En bout de ligne, je pense que la plupart des gens comprennent que c’est une institution qui a besoin d’être remballée, point, a-t-il dit. Il ne s’agit pas de savoir seulement si les dépenses sont légitimes. Il s’agit de déterminer si le Sénat est légitime, et nous ne pensons pas qu’il le soit.»

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