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Charte des valeurs: Trudeau s'en mêle

QUÉBEC – Motivée par la «peur» et «l’inquiétude par rapport à l’autre», la future «charte des valeurs québécoises» du gouvernement Marois va entacher l’image du Québec, pense Justin Trudeau.

De passage à Québec, mercredi, le chef du Parti libéral du Canada (PLC) a fait part de ses vives inquiétudes à la première ministre Pauline Marois lors d’une rencontre en tête-à-tête d’une trentaine de minutes, la première entre les deux personnalités politiques.

Mme Marois ne s’est pas présentée au point de presse au terme de la rencontre mais selon le leader libéral, la première ministre a confirmé pour l’essentiel la volonté de son gouvernement d’interdire le port de signes religieux dans l’appareil d’État, incluant les écoles publiques, les Centres de la petite enfance (CPE) et les hôpitaux.

«Nous ne nous sommes pas entendus elle et moi là-dessus», a déclaré d’emblée M. Trudeau au terme de la rencontre. Celui-ci avoue avoir du mal à comprendre les raisons pour lesquelles le Parti québécois au pouvoir veut restreindre les libertés individuelles au nom de la laïcité de l’État.

«On est en train, peut-être, de répondre à des besoins qui n’existent pas, a estimé le député de Papineau. Je ne comprends pas tout à fait quels droits on veut protéger dans cette charte proposée qui ne sont pas déjà protégés ou défendus dans notre Charte québécoise ou dans la Charte des droits et libertés du Canada.».

Si l’État doit être neutre au regard des religions, il n’a pas à édicter ses lignes de conduite aux individus en ce qui concerne l’expression de leur foi, a soutenu le chef du PLC, pour qui la démarche du gouvernement traduit un réflexe «défensif» en rupture avec le Québec moderne.

«Il y a une intégration de jeunes Québécois venus de partout dans le monde, qui apprennent le français, qui adorent le hockey, qui commencent à développer une culture tout à fait québécoise qui n’est pas en conflit avec leur culture d’origine. Pour moi, c’est la réalité moderne québécoise et c’est la meilleure réplique à cette peur que représente l’approche un peu défensive de la charte des valeurs québécoises», a-t-il argué.

M. Trudeau croit que le gouvernement Marois aura bien du mal à rallier les Québécois derrière ses propositions. Mais s’il va néanmoins de l’avant, l’image du Québec en souffrira au Canada et ailleurs dans le monde, a-t-il prédit.

À l’appui de sa thèse, il a rappelé la controverse internationale qu’avait soulevée la Fédération québécoise de soccer avec l’interdiction _ aujourd’hui levée _ du port du turban sur les terrains.

«Comme on l’a vu avec le soccer et le port du turban, les gens ont ri des Québécois et je trouve que ce n’est pas à notre image et ce n’est pas à notre honneur d’avoir un gouvernement qui nous représente mal dans notre générosité et dans notre ouverture en tant que peuple», a-t-il déclaré.

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