Levée de boucliers contre la hausse des tarifs d’Hydro-Québec

La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (COTPSP) a annoncé jeudi son intention de se mobiliser contre la décision du gouvernement Marois de revenir sur ses promesses et d’augmenter de 5,8% les tarifs d’Hydro-Québec à compter d’avril 2014.

La COTPSP estime que les ménages québécois verront la facture se saler à hauteur de 75$ en 2014, voire même 150$ pour certains.

D’après les estimations d’Annabelle Berthiaume, porte-parole de la Coalition, les ménages québécois feront les frais de 60% de l’augmentation, bien qu’ils ne consomment que 30% de l’électricité. «Cette hausse de tarif est régressive. Les personnes les plus pauvres vont devoir dépenser une plus grande partie de leur budget pour s’approvisionner en électricité», a-t-elle suggéré, jeudi.

Le groupe dénonce aussi ce qu’il appelle l’utilisation politique de la hausse par le gouvernement pour financer ses propres objectifs à même les comptes d’électricité des usagers. «Carrément, on voit que les tarifs d’électricité servent de substitut fiscal à l’impôt sur le revenu. On ne s’assure plus de desservir un service essentiel. On s’en sert pour renflouer les coffres du gouvernement», a lancé jeudi le porte-parole de la COTPSP, Marc-Olivier Moisan-Plante, au téléphone.

M. Moisan–Plante accuse de plus le gouvernement de forcer la division production d’Hydro-Québec à acheter de l’électricité de producteurs privés à un coût avoisinant les 10 ¢ par kilowatt-heure, alors qu’il vend le surplus d’électricité issu du bloc patrimonial aux États-Unis à environ 3 ¢ par kilowatt-heure.

Rappelons que le Parti québécois (PQ) avait promis, à la veille des élections en août 2012, de geler les tarifs d’Hydro-Québec. «Le PQ ne haussera pas les tarifs d’électricité du bloc patrimonial», avait alors annoncé le futur ministre des Finances et de l’économie, Nicolas Marceau.

Le bureau de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, n’a pas retourné l’appel de Métro jeudi.