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Michel Brûlé : Celui qui a l'anglais comme ennemi

Une chose est sûre : le nouveau livre écrit et publié par l’éditeur Michel Brûlé ne laissera personne indifférent. Sur les tablettes depuis le 15 avril, son essai ANGLAID, une langue irrémédiablement vouée à l’impérialisme et à l’ethnocentrisme est une virulente critique de la collectivité anglophone, surtout anglo-états-unienne, dépeinte à coups de couteau. Métro s’est entretenu avec lui.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre?
J’ai fait une observation révolutionnaire très simple, qui est que le «Je», «I» en anglais, est hypertrophié en étant toujours en majuscule. Cela change la façon de désigner l’autre. C’est un cas unique en linguistique. Et les gens sont tellement obnubilés par l’omniprésence de l’anglais qu’ils ne se sont même pas rendu compte de cette évidence.

On sent une colère dans votre livre…
Oui, c’est sûr. Premiè­rement, l’anglais n’est pas une belle langue. L’intolérance et tous les mouvements les plus extrémistes, racistes et ségrégationnistes, c’est le KKK, White Power et l’expression Speek white…Ce sont toutes des choses anglaises, ça. Ça vient des États-Unis, du Canada, de l’Angleterre. Il n’y a pas plus racistes que les Anglais.

Dans mon livre, il y a un chapitre qui s’appelle L’âge des pirates. Vous savez comment s’est passée la bataille des plaines d’Abraham… Les Anglais se sont installés à Lévis et ont tiré du canon. Mais l’Amérique du Nord, c’est grand. Pourquoi ne sont-ils pas allés chercher leur petit coin et n’ont-ils pas laissé les Français tranquilles de leur côté? L’histoire de l’Amérique du Nord, c’est faire la guerre aux Français, exterminer les Amérindiens, se débarrasser des Néerlandais en achetant New Amsterdam, qui est devenu New York, c’est se débarrasser des Russes en achetant l’Alaska… Les Anglais se sont débarrassés de tout le monde. Est-ce un signe de tolérance? Non.

Avez-vous des amis anglais?
Ce n’est pas lié. On a tous une personnalité individuelle et une autre collective. Si je dis que les Américains sont une bande de gros totons, obèses, imbéciles, ignorants, acculturés, c’est la vérité. Mais c’est sûr et certains que sur les 303 millions d’Américains, il y en a peut-être 50 millions qui ne sont pas comme ça. Mais collectivement, c’est tout de même une bande d’imbéciles acculturés. Ma blonde pourrait être anglaise, ça n’a aucun lien. Moi, en tant que québécois, j’ai ma personnalité individuelle, mais je peux aussi dire que l’identité collective des Québécois, c’est d’être une bande de mous et de moutons.

Quelle réaction attendez-vous du public?
J’ai fait un très gros travail de recherche pour ce livre. J’espère donc qu’il devienne un incontournable. […] Je pense que mon livre devrait être enseigné dans les écoles. Mais ça me surprendrait ce soit le cas, surtout pas avec un premier ministre comme John Jame Charest. On est en train de perdre la bataille linguistique à Montréal et moi je veux me battre contre ca. Quelqu’un m’a dit un jour : «Vous êtes contre la paix linguistique.» Oui, je suis contre la paix, si la paix veut dire l’anglicisation.

Est-ce qu’on ne peut pas voir votre théorie du «I» majuscule des Anglais centrés sur eux-mêmes à l’inverse? Et y voir un trait distinctif qui serait en fait la clé de leurs succès, notamment que l’anglais soit devenu si important à travers le monde?
Quels sont les succès des Anglais? Ils ont installé des dictatures partout en Amérique du Sud. Ils ont tué 40 millions d’Amérindiens, ont assujetti 5 millions d’Africains à l’esclavage, ils ont dit Speak White à tous les francophones. C’est quoi leurs succès? Ils ont fait des guerres partout au nom de l’impérialisme et de l’intolérance. Je ne vois donc aucun succès dans ce qu’ils font. Ce sont de bons guerriers, oui. Ce sont les plus grands génocidaires.

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