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Lac-Mégantic: invitation à se joindre au recours

MONTRÉAL – L’avocat qui représente les victimes de la tragédie de Lac-Mégantic espère faire passer de 300 à 2500 d’ici Noël le nombre d’inscrits au recours collectif qu’il chapeaute afin de tirer un dédommagement maximal.

Me Daniel Larochelle a invité jeudi les citoyens de la municipalité à se joindre à l’action judiciaire, jugeant qu’une majorité des gens qui pourraient avoir droit à des indemnités ne se sont toujours pas manifestés.

Il espère rallier jusqu’à 2500 personnes d’ici le temps des Fêtes et estime pouvoir obtenir un règlement d’environ 200 ou 300 millions $ pour les citoyens touchés de près ou de loin par le drame survenu dans la nuit du 6 juillet dernier.

«Plus on va avoir de monde, plus ça va envoyer un message clair au système judiciaire, mais aussi aux compagnies qui exploitent le pétrole», a-t-il expliqué en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

«Le fait d’avoir plus de membres va nous aider à établir le montant, a-t-il ajouté. Je me vois mal me présenter devant les tribunaux et dire: ‘Regarde, j’ai 50 noms’. Je veux avoir une ventilation de tous les genres de dommages.»

Et il se pourrait bien que le cap des 2500 inscrits soit franchi — selon l’avocat, dont les bureaux sont situés à Lac-Mégantic, nombreux sont les citoyens qui ont hésité à se manifester, croyant ne pas avoir droit à un dédommagement.

«Le chiffre de 5000 n’est vraiment pas déraisonnable», a-t-il avancé, rappelant que tout citoyen ayant subi un quelconque préjudice est en droit de s’attendre à une compensation financière des responsables de la tragédie, qui a fait 47 victimes.

Peu importe le nombre d’inscriptions au recours, «tous obtiendront une indemnité proportionnelle aux dommages qu’ils auront subis», c’est-à-dire «un montant relatif à leurs pertes respectives», a fait remarquer Me Larochelle.

L’avocat a dit avoir attendu quelques semaines avant de lancer cet appel à la mobilisation, arguant que le temps était plutôt au deuil dans la petite ville de 6000 âmes.

«Je suis sur le terrain, et ici, tu ouvres le journal local, il y a des funérailles pour quatre ou cinq victimes à toutes les fins de semaine», a relaté Me Larochelle.

«Moi, j’étais sensible à ça. Ce n’était pas le temps de commencer à brasser les gens pour ça, a-t-il plaidé. Mais là, je pense qu’il est temps de passer à une autre étape que le recueillement.»

Le recours collectif a été intenté contre cinq grands groupes qui ont, selon les plaignants, «commis une faute grave dans la chaîne de distribution».

Sont visées dans l’action judiciaire les propriétaires du pétrole (World Fuel Services), des transporteurs ferroviaires comme la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA) et le Canadien Pacific, les locateurs de wagons DOT-111 Union Tank, Trinity Industries et General Electric et l’acheteur du pétrole, Irving.

Il y a quelques semaines, deux sociétés — Marathon Oil et Slawson Exploration Company — ont été ajoutées à l’action judiciaire.

Selon Daniel Larochelle, les producteurs de pétrole de schiste du Dakota-du-Nord pourraient bien être «les premiers responsables dans la chaîne de responsabilités».

Un site internet sur le recours collectif a été mis en ligne afin de fournir davantage d’informations à ceux qui songent s’y joindre. Un formulaire en ligne a été mis à leur disposition.

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