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La DPJ manque de recours face aux parents en fuite

Photo: Getty Images/iStockphoto

Les familles qui fuient le Québec pour échapper aux services à l’enfance, comme celles de la secte juive Lev Tahor, se font rares. Selon des avocats de la Direction de la protection jeunesse (DPJ), ces cas exposent toutefois les limites légales de l’organisme.

«C’est toujours inquiétant de voir une famille fuir la province si elle est suspectée de maltraitance, mais la DPJ n’a pas les moyens légaux de retenir les parents», rappelle Me Louis Charette, du Centre jeunesse de Québec. La DPJ dispose de quelques recours pour assurer un suivi des enfants, explique le juriste, mais «elle dépend énormément» de la collaboration avec la province ou le pays où la famille se réfugie.

Il y a quelques jours, 40 familles juives ultraorthodoxes de la secte Lev Tahor de Sainte-Agathe-des-Monts ont déménagé en Ontario afin d’éviter de se présenter aux audiences de la Chambre de jeunesse. Ces audiences auraient notamment permis de déterminer si la garde des enfants devait être retirée. Puisque la DPJ ne peut les forcer à comparaître, elle a contacté les services à l’enfance ontariens. C’est un des protocoles prévus à la loi, explique Me Jacky Roy, directeur du Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire. «La loi de la protection de la jeunesse nous permet de partager des informations confidentielles avec les autorités sur place, pour qu’elles saisissent le dossier et appliquent le suivi nécessaire», précise-t-il.

La DPJ va très rarement tenter de rapatrier un enfant, ajoute Me Charette, c’est plutôt le partage d’informations et le suivi à distance qui est la mesure préconisée. Toutefois, si les parents se sauvent avec des enfants dont ils n’ont plus la garde, la DPJ dispose de davantage de moyens légaux. «Si c’est jugé comme un enlèvement, on entre dans le terrain criminel et des poursuites plus sévères peuvent être entamées pour rapatrier les enfants», souligne l’avocat.

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