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Claude Pinard quittera la vie politique

QUÉBEC – Après Danielle Doyer, un autre parlementaire péquiste prépare sa sortie de piste: le député de Saint-Maurice, Claude Pinard, quittera la vie politique à la fin de son mandat.

Connu pour son caractère et un certain franc-parler, ce député expérimenté avait déjà dit pendant la crise au PQ que le sexe de sa chef, Pauline Marois, dérangeait «une partie importante de la population», mais il a reconnu jeudi que la «patience» de la «dame de béton» avait finalement payé.

Il avait déjà indiqué son intention de ne pas se représenter, mais le moment est opportun pour se retirer selon lui, car son parti est redevenu solide et sa décision ne lui nuira pas.

«Jamais je n’aurais annoncé que je quittais le navire si on n’était pas en bonne santé», a-t-il dit dans une entrevue téléphonique jeudi. Il serait peut-être resté si le mandat avait été plus court, deux ans par exemple.

Il soutient n’avoir jamais fait l’objet de pressions pour laisser son siège, mais que chaque membre du caucus péquiste devait faire connaître ses intentions, considérant les rumeurs de scrutin printanier qui circulent.

Il a convenu que l’âge, à 62 ans, et la fatigue ont pesé dans la balance, après 16 ans de vie politique à l’Assemblée nationale.

«On est sollicité de toutes parts, on ne s’appartient plus, on n’appartient plus à notre conjoint, on n’appartient plus à nos enfants», a-t-il confié en ajoutant qu’il avait trois petits-enfants qu’il voulait voir grandir.

«Vingt ans de vie publique, ça use!» a-t-il dit, en comptant ses années de politique municipale.

Il avait fait parler de lui l’an dernier quand son parti était en pleine tourmente et que Mme Marois était critiquée de toutes parts. Il avait attribué les déboires de son parti au fait que les Québécois n’étaient pas prêts à élire une femme comme première ministre. Il avait même lancé une perche à l’ex-leader bloquiste Gilles Duceppe.

«La patience est une qualité que la femme possède à la naissance et que l’homme recherche toute sa vie», a-t-il évoqué.

«Si le premier prix de la patience doit être remis à une personnalité du Québec, c’est à Pauline Marois sans hésitation. J’ai vu la tempête, c’était terrible, le bateau a tangué de tous les bords et elle est restée à la barre. On a traversé la tempête, on n’aurait jamais réussi si Pauline ne s’était pas montrée aussi patiente, aussi forte.»

Sa chef lui a d’ailleurs rendu hommage. «Avec toi, Claude, nous avons toujours eu l’heure juste, a-t-elle indiqué par voie de communiqué. Tu as su livrer le fond de ta pensée, en gardant toujours le plus grand respect pour tes collègues députés et pour nos institutions.»

Reconnu pour son tempérament bouillant, il a souvent fait preuve de poigne lorsqu’il présidait des commissions parlementaires. Et il a aussi été vice-président de l’Assemblée nationale, sous le règne du PQ, des «années merveilleuses», a-t-il indiqué.

Il en était presque venu aux coups avec le député libéral David Whissell, en pleine commission parlementaire, l’an dernier, et Amir Khadir de Québec solidaire l’a aussi fait sortir de ses gonds.

Il n’a que quelques regrets. Il regrette encore d’avoir dû expulser, à titre de vice-président de la Chambre, le libéral Pierre Paradis, lors d’un débat houleux sur les fusions municipales. Il regrette aussi d’avoir dû évincer le libéral Yvon Charbonneau, qui voulait s’emparer de la Masse, symbole du pouvoir royal dans l’Assemblée.

Né en 1949, M. Pinard a été élu pour la première fois en septembre 1994 et a été réélu sans interruption jusqu’en 2007, année de la vague adéquiste, avant de reprendre son siège en 2008.

Mme Doyer ne se représentera pas aux prochaines élections. La nouvelle carte électorale fait d’ailleurs disparaître sa circonscription, Matapédia.

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