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«L’engagement à l’ONU est crucial»

Photo: Collaboration spéciale

Jusqu’à tout récemment fonctionnaire pour l’administration du président américain Barack Obama, Esther Brimmer se penche depuis plus de 20 ans sur les questions liées aux relations internationales. Métro s’est entretenu avec cette spécialiste de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui est de passage à Mont­réal le temps de donner une conférence à l’Université Concordia, vendredi.

De quoi sera-t-il question au cours de votre conférence?
Je compte parler de l’importance de la coopération internationale en ce temps de montée en puissance de certains pays, de crises économiques et humanitaires. Je vais aussi traiter de mes expériences au sein des administrations démocrates, dont celles de Bill Clinton et de Barack Obama, où j’ai été secrétaire d’État adjointe pour les affaires relatives aux organisations internationales de 2009 à 2013.

Vous avez aussi fait partie de l’équipe de transition de Barack Obama pour la politique étrangère. Quels ont été les grands changements apportés?
Nous avons prôné une diplomatie beaucoup plus active que sous l’ère de George W. Bush, en augmentant notamment le dialogue avec divers pays, tant de façon bilatérale que multilatérale. Un engagement plus intense que jamais à l’ONU a aussi été jugé nécessaire, car même si plusieurs États ne partagent pas nos idéologies, il faut trouver le moyen de travailler ensemble.

Le gouvernement Harper, ici, fait l’objet de vives contestations, car il collabore très peu avec l’ONU. Comment percevez-vous cette attitude?
Je ne veux pas commenter directement les décisions de M. Harper. Ce que je peux dire est que le choix de participer revient à chacun des membres. Le Canada est un pays respecté par la communauté internationale, il peut y jouer un grand rôle, mais il doit le vouloir, bien sûr.

Y a-t-il des conséquences pour les pays qui tournent le dos à cette organisation?
Je me permets de changer le sens de votre question : y a-t-il des bénéfices pour les pays qui s’engagent? La réponse est oui. Les pays qui participent activement à l’ONU jouissent d’un statut respecté qui les aide dans toutes leurs relations internationales. Ces pays ont compris que l’engagement à l’ONU est crucial, qu’il faut s’unir pour trouver des solutions.

Il est parfois difficile de comprendre quel est l’impact réel de l’ONU. On peut avoir l’impression qu’elle est incapable de mettre fin à des conflits sanglants comme celui qui affecte la Syrie…
L’ONU a un impact, c’est un lieu où de grandes concertations ont lieu. Les conflits qui se trouvent à l’ordre du jour de cette organisation sont les plus atroces. En effet, s’ils avaient été moins complexes et graves, ils auraient été gérés par le pays lui-même. Dans ces situations, l’ONU devient parfois le seul outil disponible pour calmer le jeu et aller de l’avant.

Fille d’un pionnier

Le père d’Esther Brimmer, Andrew Brimmer, a été le premier gouverneur afro-américain au Conseil de la Réserve fédérale des États-Unis.

  • En 1966, le président Lyndon B. Johnson l’a nommé à ce poste.
  • Auparavant, il avait été vice-ministre adjoint du Commerce pour le président John F. Kennedy.

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