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Nouvelle stratégie pour les achats militaires

OTTAWA – Les besoins en équipement des Forces armées canadiennes seront évalués avec plus de rigueur en vertu de la nouvelle stratégie d’approvisionnement militaire du gouvernement Harper.

Présenté mercredi, ce nouveau système créera au sein du ministère de la Défense un comité indépendant chargé d’analyser et de remettre en question la nécessité de tout achat majeur.

ll rendra également obligatoires les consultations avec les représentants de l’industrie de la défense avant que les projets ne soient annoncés.

À compter de juin, le ministère commencera aussi à publier une liste annuelle de ses besoins en équipements. La stratégie mettra également davantage d’emphase sur l’exportation d’armes en développant des politiques qui favoriseront les occasions d’affaires dans ce domaine à l’étranger.

Le système dévoilé mercredi par la ministre des Travaux publics, Diane Finley, et son collègue de la Défense, Rob Nicholson, vise à remédier à des années d’achats militaires bâclés. Les délais et les échecs au sein de ce ministère ont été une source constante d’embarras pour les conservateurs.

Le rapport accablant du vérificateur général sur le projet du gouvernement d’acheter 65 chasseurs F-35 en 2012 a terni la réputation de «bons gestionnaires» des conservateurs, laissant entendre que la Défense et les Travaux publics avaient sous-estimé les coûts relatifs à cette transaction.

«Nous savons qu’il y a des problèmes en matière d’approvisionnement militaire, et nous n’allons pas nous contenter de souhaiter que ces problèmes se règlent d’eux-mêmes, a déclaré Mme Finley, à Ottawa. Les Canadiens ont tout à fait raison de s’attendre à plus de la part de leur gouvernement.»

L’incapacité du gouvernement à fournir des navires à la marine ainsi que des hélicoptères maritimes aux forces aériennes a aussi valu des critiques aux conservateurs. Et un projet de 2 milliards $ pour l’achat de véhicules de combat blindés a été annulé juste avant Noël.

Le système actuel n’a même pas réussi à mener à bien quelque chose d’aussi simple que l’acquisition de 1500 camions.

Selon Diane Finley, le gouvernement estime que les exigences établies par l’armée en matière d’approvisionnement étaient «trop complexes et semblaient trop souvent avoir été fixées pour donner des résultats prédéterminés».

La ministre faisait référence aux efforts d’Ottawa pour remplacer les avions de recherche et de sauvetage du pays dans le cadre d’un processus durant lequel les forces aériennes ont été accusées d’avoir rédigé les appels d’offres de manière à favoriser l’un des soumissionnaires.

Tim Page, de l’Association des industries canadiennes de défense et de sécurité, a salué la décision d’Ottawa de publier annuellement la liste des besoins en équipements de l’armée, disant que cela faciliterait le travail des entreprises qui peinent souvent à anticiper les priorités de la Défense nationale.

De son côté, la porte-parole libérale en matière de défense, Joyce Murray, a accueilli la nouvelle avec scepticisme, et émis des doutes quant à l’efficacité de la stratégie. «Je pense que c’est une bonne chose que le gouvernement ait admis son échec, a-t-elle affirmé. Au cours des huit dernières années, l’approvisionnement militaire a été un véritable fiasco.»

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