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Lac-Mégantic: la contamination de la rivière Chaudière gardée confidentielle

Photo: Éric Beaupré/TC Média

La Société pour vaincre la pollution (SVP) critique le gouvernement pour les données qu’il garde secrètes quant à la contamination de l’eau de la rivière Chaudière, près de Lac-Mégantic.

L’organisme, présent sur les lieux depuis la tragédie ferroviaire de juillet, dit avoir fait une demande d’accès à l’information pour obtenir les données récoltées par le ministère de l’Environnement.

«Nous avons obtenu les données pour le haut de la rivière Chaudière, qui n’est presque pas contaminé, mais ils nous ont refusé l’accès aux données récoltées dans le bas de la rivière, qui est lourdement touché par la tragédie», a affirmé Daniel Green, coprésident de la Société pour vaincre la pollution lors d’une conférence sur le sujet jeudi. L’organisme a demandé une demande de révision.

Le ministère de l’Environnement n’a pas pu répondre à nos questions sur le sujet jeudi.

M. Green se demande «pourquoi le ministère tente de minimiser l’impact des déversements de pétrole». Le 11 juillet dernier, soit cinq jours après la tragédie, le ministère échantillonnait l’eau de la rivière à 2,5 km en amont du pont, rappelle l’organisme. Leurs résultats donnaient une quantité trop infime d’hydrocarbures pour être quantifiée.

«Le même jour, nous nous sommes déplacés sur les lieux. À l’aide de bénévoles, et avec nos échantillonnages des eaux de surface, nous avons trouvé une très haute concentration d’hydrocarbures, notamment, 34 fois plus élevée que les normes du ministère. Nous avons aussi trouvé ce qu’on appelle de la mousse au chocolat [une réaction chimique entre le pétrole et les courants de l’eau]», a indiqué M. Green.

SVP estime que le ministère aurait fait de l’échantillonnage entre les eaux en surface contaminées et le fond de la rivière, là où le pétrole se dépose.

L’organisme s’inquiète maintenant d’une possible contamination des fondations de maisons à Lac-Mégantic par les vapeurs des produits toxiques dans le sol. La crue printanière de la rivière pourrait également soulever le pétrole du fond des eaux et contaminer les champs adjacents, avertit M. Green.

Anne-Marie Saint-Cerny de la SVP a également lancé un appel aux municipalités du Québec. «Un événement comme celui-ci pourrait se reproduire et nous ne sommes pas prêts. Il faut des plans d’intervention d’urgence, il faut une meilleure formation des premiers répondants et il faut exiger de connaître le contenu des trains qui passent dans nos villes», a-t-elle lancé, craignant l’exploitation d’un pétrole québécois sur l’Île d’Anticosti.

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