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Les tarifs d'Hydro seront majorés de 4,3%

MONTRÉAL – Hydro-Québec pourra finalement hausser ses tarifs en moyenne de 4,3 pour cent à compter du 1er avril, a statué la Régie de l’énergie.

L’organisme de réglementation a fait connaître sa décision finale jeudi en fin d’après-midi.

La hausse sera toutefois de 3,5 pour cent pour le tarif L, applicable aux grands clients industriels.

Hydro-Québec demandait plutôt de pouvoir hausser ses tarifs de 5,8 pour cent dès le 1er avril.

Devant la Régie de l’énergie, Hydro-Québec Distribution avait calculé qu’une telle hausse signifierait une augmentation annuelle de 120 $ pour une résidence de taille moyenne et de 36 $ pour un logement de taille moyenne. L’augmentation de la facture sera donc moindre pour les consommateurs.

La hausse s’explique en partie par les pertes encourues par Hydro-Québec dans les contrats d’énergie éolienne. Mais Hydro-Québec Distribution avait aussi justifié sa demande par une indexation prévue du bloc patrimonial.

La société d’État avait fait valoir qu’elle avait déjà fait des efforts pour réduire ses coûts, notamment par la centralisation de certaines activités et grâce aux départs à la retraite d’employés.

Finalement, la Régie de l’énergie a revu à la baisse plusieurs calculs de la société d’État pour autoriser une hausse de 4,3 pour cent.

La mise en service des parcs éoliens explique 2,7 pour cent de l’augmentation tarifaire autorisée de 4,3 pour cent, souligne la Régie dans son sommaire explicatif.

Entre autres, la Régie estime le taux de rendement des capitaux propres à 8,2 pour cent plutôt que 9,2 pour cent comme le souhaitait Hydro-Québec, qui voulait qu’il soit comparable à celui des entreprises de même nature au Canada et en Amérique du Nord.

De même, la Régie considère qu’Hydro-Québec a surestimé ses charges d’exploitation. Elle en réduit la valeur de 10 millions $.

La Régie prend finalement acte de la volonté d’Hydro-Québec Distribution d’introduire un nouveau tarif appelé LG pour les clients de grande puissance. «Il ne restera plus que quelques abonnements au tarif L, liés principalement à une activité industrielle et qui ne sont, par ailleurs, pas visés par l’indexation du coût moyen de fourniture de l’électricité patrimoniale», précise la Régie dans son sommaire.

Réactions

Réagissant à la hausse autorisée de 4,3 pour cent, Option consommateurs s’est inquiété pour les ménages à faible revenu.

«Hydro-Québec devrait fournir l’électricité aux Québécois au plus bas coût possible puisqu’il s’agit d’un service essentiel», a commenté Lisanne Blanchette, conseillère budgétaire pour le groupe de défense des consommateurs.

Elle affirme qu’en 2012, environ 40 000 ménages ont été «débranchés» parce qu’ils n’étaient «pas en mesure de payer leur facture d’électricité». La conseillère craint que les ménages défavorisés n’éprouvent encore plus de difficultés à payer leur compte.

Elle déplore également les «mauvaise décisions» des gouvernements en matière de politique énergétique, comme le développement accéléré des éoliennes et l’augmentation «arbitraire» du bloc patrimonial d’électricité.

De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante s’est dite soulagée de ne pas voir ses membres, les PME, subir des hausses de 5,8 pour cent, mais déplore tout de même les hausses de tarifs annoncées.

L’économiste de la FCEI, Simon Gaudreault, se réjouit du fait que la Régie de l’énergie ait aussi demandé à Hydro-Québec de «poursuivre ses efforts pour contrôler les coûts associés à son régime de retraite, en plus de faire état de son déficit actuariel». La FCEI applaudit aussi à la mise en place d’un mécanisme d’incitatif à la performance chez Hydro-Québec.

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