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Seulement 1,3 % de femmes dans la construction

MONTRÉAL – Malgré 15 ans de programmes d’accès à l’égalité pour les femmes dans l’industrie de la construction, celles-ci ne représentent toujours que 1,3 pour cent des effectifs sur les chantiers du Québec.

En 2012, on en dénombrait précisément 2174 sur une main-d’oeuvre totale de 163 314.

Ces données paraissent dans un rapport d’une centaine de pages, rendu disponible par la Commission de la construction du Québec à l’occasion de la Journée internationale des femmes.

Le Programme d’accès à l’égalité des femmes dans l’industrie de la construction sera renouvelé en 2014; il doit être adopté ce printemps par le conseil d’administration de la CCQ. C’est dans ce contexte que la commission a mené une consultation élargie, afin de tâter le pouls des acteurs de l’industrie sur la question.

On y apprend aussi que selon les plus récentes données de Statistique Canada, qui datent de 2006, le Québec occupe le dernier rang quant à la proportion de femmes sur les chantiers, soit 1,33 pour cent. La moyenne canadienne est de 3 pour cent de femmes; elles sont même 5,9 pour cent en Alberta et 4 pour cent à l’Île-du-Prince-Édouard.

Mesures

Quelques consensus se sont dégagés parmi les organismes consultés, comme le fait que les mesures adoptées devront aussi viser le milieu de l’enseignement, pas seulement les chantiers de construction. Le rapport évoque la promotion des métiers et occupations de la construction dans les écoles, mais aussi sur les lieux de travail, «dans le but de modifier la culture au sein de l’industrie».

Un consensus s’est aussi dégagé quant à l’objectif de «communiquer honnêtement les différentes réalités de l’industrie au moment du choix de la formation, afin de ne pas décourager les femmes à exercer sur les chantiers après leur formation». On pourrait y parvenir particulièrement par des visites de chantiers, note-t-on.

Un autre consensus a trait à l’élaboration de mesures de sensibilisation à la diversité, à la mixité et à la complémentarité des équipes.

D’autres mesures sont loin de faire consensus, comme celle d’assouplir les mesures réglementaires pour les femmes. Les associations patronales s’y disent favorables seulement dans la mesure où ce serait fait à compétences égales. Certaines associations patronales ont dit craindre que de telles mesures provoquent des réactions négatives des hommes sur le terrain.

Une autre mesure qui ne fait pas consensus est l’idée d’accorder une aide financière à la première embauche. «Quelques associations patronales et syndicales trouvent qu’il s’agit d’un bel incitatif, mais la majorité pense qu’il s’agit d’une mesure à court terme qui ne permettra pas aux femmes de se maintenir en emploi et y voit une mesure inégalitaire pour les hommes», relate-t-on dans le rapport.

Le défi d’accroître la proportion des femmes dans l’industrie au Québec est imposant. Le rapport souligne en effet que «les études démontrent que la masse critique de main-d’oeuvre féminine pour assurer la déségrégation du milieu de travail et des professions oscille entre 10 et 15 pour cent et qu’un métier n’est plus considéré comme traditionnellement masculin lorsque ce pourcentage dépasse 33 pour cent». On est donc loin du compte.

Le rapport ajoute que «certaines associations patronales et syndicales sont réticentes à l’idée d’établir des cibles». En général, les parties acceptent que l’industrie de la construction compte 3 pour cent de femmes, comme la moyenne canadienne. Les avis divergent toutefois quant au temps nécessaire pour y parvenir.

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