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Usage de médicaments comme drogue: l’Ordre des pharmaciens s’inquiète

Photo: Collaboration spéciale

De plus en plus d’adolescents prennent des médicaments pour se droguer, s’inquiète l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ), qui a lancé lundi une campagne de sensibilisation sur cette question.

Un ado sur huit admet avoir consommé des médicaments d’ordonnance pour se droguer, selon une étude réalisée en Ontario en 2013, et 70% les ont pris à la maison, dans la pharmacie de leurs parents. D’après Manon Lambert, directrice générale de l’OPQ, la situation pourrait être pire au Québec, puisque les Québécois consomment plus de médicaments par habitant que dans le reste du Canada. Les risques? Intoxication, dépendance, surdose, mort.

Brandon, un jeune de 19 ans qui traite aujourd’hui ses problèmes de toxicomanie chez Portage, l’a appris à ses dépens. Il a commencé par abuser des tranquillisants qui lui étaient prescrits. «J’en prenais genre 20 par jour et ça me donnait un faux sentiment de bien-être, raconte-t-il. J’en ai pris de plus en plus et sans eux, je devenais un monstre.»

Les jeunes peuvent être poussés à consommer des médicaments pour plusieurs raisons: les sportifs vont prendre des stimulants pour améliorer leurs performances, d’autres des antitussifs pour planer, d’autres encore vont mélanger des pilules avec de l’alcool pour avoir un plus gros buzz, avec un risque de surdose et de décès encore plus important. Les médicaments les plus prisés sont les antidouleurs, les antidépresseurs, les stimulants et le sirop contre la toux contenant du dextrométhorphane (DM).

«Les médicaments sont généralement plus accessibles pour les jeunes que la drogue illicite et ils ont l’impression qu’ils sont plus sécuritaires, rapporte Mme Lambert. Ce sont pourtant souvent des substances de la même famille qui se trouvent dans certains médicaments et des drogues illégales.»

La dépendance de Brandon a été destructrice. «Je pouvais faire deux ou trois surdoses par fin de semaine. J’ai fait plusieurs entrées par effraction pour voler des médicaments. J’ai détruit mes relations avec ma famille et mes amis. Je suis tombé dans la cocaïne et j’ai commencé à me prostituer et à voler pour me procurer mes doses», énumère-t-il.

L’OPQ s’adresse donc aux parents afin que ces derniers soient plus vigilants. Il recommande de limiter l’accès aux médicaments, d’en faire un inventaire, de les rapporter en pharmacie lorsqu’ils sont périmés ou non utilisés et de discuter de cette question avec leurs enfants.

Aujourd’hui, Brandon va beaucoup mieux. En décidant de se prendre en main et de séjourner chez Portage, il affirme être devenu une toute autre personne.

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