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La FFQ demande un Québec sans inégalités

Anne Laguë - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – À l’invitation de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), plusieurs organismes à vocation sociale ont interpellé les partis politiques, dimanche, afin que la campagne électorale aborde les inégalités sociales.

Ces organismes souhaitent les partis politiques reconnaissent la présence de ces «inquiétantes» inégalités.

Ils ont demandé aux partis politiques de s’engager à contrer les différentes formes de discriminations qui persistent dans la société québécoise, par la mise en place de campagnes publiques pour contrer les inégalités et d’un programme scolaire qui donnes aux jeunes des outils pour reconnaître et contrer la discrimination.

Lancé en ligne par la FFQ, le texte «Agir pour un Québec sans inégalité» a été signé par plus de 800 personnes et groupes.

Lors d’une conférence de presse donnée à Montréal, dimanche, Femmes autochtones du Québec, le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec, le Conseil des Montréalaises, Québec inclusif, le Centre commémoratif de l’Holocauste, la Collective des féministes musulmanes, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Pink Bloc et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes se sont joints à la FFQ pour rendre publics les 832 signataires de cet appel.

Le texte décrit notamment différentes formes de discriminations que la fédération dit constater dans la société: sexisme, misogynie, patriarcat, homophobie, racisme, islamophobie, mais aussi «classisme» (discrimination en fonction de la classe sociale) et «capacitisme» (valorisation de la performance et de la productivité, au détriment des personnes handicapées).

La FFQ considère que les gouvernements sont «trop souvent indifférents» et «nient les inégalités systémiques et la violation des droits fondamentaux».

«Parfois, ce sont même eux qui les perpétuent», mentionne le texte.

En entrevue à La Presse Canadienne, la présidente de la FFQ, Alexa Conradi, a affirmé constater des inégalités inquiétantes. «Je réfère notamment à la montée d’une forme de xénophobie. On a vu dans les chiffres un recul des attitudes vis à vis de l’immigration de près de trente ans», a-t-elle précisé.

Bien que cet appel ne s’adresse pas qu’au Parti québécois, Mme Conradi a admis que le projet de la charte de la laïcité a provoqué certains discours qui l’inquiètent.

«C’est certain que le contexte du débat sur la charte (…) ou les félicitations que le Parti québécois a donné à d’autres personnes, comme Janette Bertrand par exemple, nous inquiètent et il doit être tenu responsable de ça», a-t-elle affirmé.

Les organismes interpellent toutefois l’ensemble des partis politiques. «Au-delà du PQ on souhaite que l’ensemble des partis actifs sur la scène québécoise reconnaissent que, même s’ils n’ont pas la même approche en matière de laïcité que le Parti québécois, il y a une responsabilité face aux inégalités, dans l’accès à l’emploi, la discrimination architecturale pour les personnes handicapées, la culture du viol (…) C’est un ensemble de sujets à traiter au-delà de la charte», a expliqué Mme Conradi.

Parmi les solutions possibles, la présidente cite en exemple le plan de lutte contre l’homophobie, adopté il y a quelques années et dont le modèle devrait être appliqué à un ensemble de systèmes de discrimination.

Mais Alexa Conradi demande aussi que les programmes s’attaquent à la source du mal.

«On souhaite que, dans les écoles, on puisse aller plus loin. C’est une chose de faire réduire les peurs et les préjugés; c’en est une autre de travailler pour éliminer les attitudes ou les systèmes à la base qui créent les préjugés. C’est là où un programme (scolaire) encore plus soutenu peut faire la différence.»

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