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Pauline Marois s'incline face à Philippe Couillard

MONTRÉAL – Pauline Marois a livré de nombreux combats au cours de sa longue carrière de politicienne, mais elle n’a pu se sortir indemne de celui-ci.

Le règne des péquistes aura été de courte durée à l’Assemblée nationale sous la houlette de la première femme à accéder au poste de première ministre du Québec. Le gouvernement minoritaire de Pauline Marois a conservé le pouvoir pendant 18 mois à peine.

Le Parti québécois (PQ), qui effectuait un retour après plus de neuf ans de gouvernement libéral, retourne ainsi sur les banquettes de l’opposition à l’issue d’une intense campagne électorale. Il ne sera plus dirigé par Mme Marois, qui a annoncé sa démission tard lundi soir.

En plus de voir ses troupes subir de lourdes pertes aux dépens des libéraux de Philippe Couillard, Mme Marois a dû digérer l’affront d’une défaite dans sa propre circonscription de Charlevoix – Côte-de-Beaupré.

La campagne aura été marquée par les attaques personnelles, les déchirements entourant le projet de charte sur la laïcité, les tergiversations sur la question du référendum, mais aussi — et surtout, de l’avis de plusieurs — par la fracassante entrée en scène du baron médiatique Pierre Karl Péladeau et de son désormais célèbre poing en l’air.

Même si elle n’a pas réussi à conduire ses troupes à la victoire, lundi soir, rares sont ceux qui peuvent remettre en question la détermination de Pauline Marois, qui faisait d’ailleurs campagne sous le slogan «Déterminée».

Élue pour la première fois en 1981, elle ne tarde pas à dévoiler au grand jour son ambition de mener les destinées du Québec. Lorsque René Lévesque tire sa révérence, en 1985, elle se lance dans la course à la direction. Elle arrivera deuxième, loin derrière Pierre Marc Johnson.

Le scénario se reproduit une vingtaine d’années plus tard: en 2005, après avoir occupé les ministères les plus prestigieux au sein du gouvernement, elle se présente contre le jeune loup André Boisclair.

La défaite est sans équivoque. Pauline Marois démissionnera quelques mois plus tard, arguant que le coeur n’y est plus.

Mais après la débâcle électorale de 2007, où seulement 37 députés du PQ se retrouvent au Salon bleu, le chef André Boisclair annonce rapidement son départ et elle effectue son grand retour: elle remporte sans opposition la course à la direction du parti, puis se fait élire dans la circonscription de Charlevoix lors d’une élection complémentaire.

Une PM de moins au Canada

La leader péquiste devient la deuxième première ministre à perdre son poste en l’espace de moins d’un mois au Canada.

Le 20 mars, la dirigeante albertaine Alison Redford présentait sa démission, elle qui était aux prises avec une contestation au sein du caucus du Parti progressiste-conservateur.

Au moment où Pauline Marois a été portée au pouvoir, en septembre 2012, près de la moitié des provinces et territoires au pays étaient dirigés par des femmes. Elles ne sont plus que deux: Christy Clark, en Colombie-Britannique, et Kathleen Wynne, du côté de l’Ontario.

Alors que son parti ne cessait de glisser dans les sondages, la première ministre sortante a été invitée à se prononcer sur l’exercice du pouvoir au féminin.

«Je ne crois pas nécessairement que ce soit plus difficile, mais le regard que l’on pose sur les femmes, en politique ou ailleurs, est souvent un peu différent», a-t-elle suggéré en marge d’une annonce dans une fromagerie de Bécancour, le 31 mars.

«En ce sens-là, disons que moi, j’ai dû faire mes preuves à plusieurs reprises. On m’a dit souvent que c’était un test à chaque fois à travers lequel je devais passer. (…) Mais je suis très l’aise dans ma fonction», avait-elle alors déclaré.

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