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Un plan Canada-Pologne pour aider l'Ukraine

OTTAWA – Le Canada et la Pologne annonceront un plan d’aide commun pour assister l’Ukraine lorsque le ministre des Affaires étrangères, John Baird, se rendra à Varsovie la semaine prochaine.

Dans une entrevue accordée lundi à La Presse Canadienne, l’ambassadeur de Pologne au Canada, Marcin Bosacki, a précisé que cette aide comprendrait des mesures pour renforcer les institutions démocratiques ukrainiennes.

Le premier ministre Stephen Harper a rencontré lundi M. Bosacki et des délégués de l’Ukraine, de la Géorgie, de la Lettonie, de l’Estonie et de la République tchèque avant de condamner les actions de la Russie contre l’Ukraine, les qualifiant d’«agressives, militaristes et impérialistes» et parlant d’une sérieuse menace à la paix mondiale.

M. Harper a également fait savoir qu’il dépêchait M. Baird pour discuter avec les alliés du Canada en Europe de l’Est, avant de se rendre au Moyen-Orient.

M. Baird entamera sa tournée la semaine prochaine en s’arrêtant d’abord à Prague, avant de passer par la Slovaquie, la Pologne, la Lettonie et l’Estonie.

Selon l’ambassadeur Bosacki, une fois en Pologne, le ministre Baird procèdera à l’annonce du plan d’aide commun.

«Je ne peux pas donner de détails. Des projets bilatéraux seront annoncés à Varsovie», a-t-il dit.

M. Bosacki a par ailleurs déclaré que le leadership de Stephen Harper dans la crise entre l’Ukraine et la Russie était très apprécié par son gouvernement. Il a affirmé que la vision de M. Harper quant aux menaces posées par le président russe Vladimir Poutine était largement partagée.

Des groupes prorusses ont occupé des édifices dans dix villes dans l’est de l’Ukraine ces derniers jours, incitant M. Harper à tenir ses propos les plus durs jusqu’à maintenant contre ce qu’il décrit comme les «provocateurs russes envoyés par le régime Poutine».

Il est temps pour la communauté internationale de se mobiliser contre le danger posé par le président Poutine, a dit M. Harper lundi lors d’un événement organisé à la hâte, à Ottawa, avec les ambassadeurs de l’Ukraine, de l’Estonie, de la Pologne et de la Lettonie.

«Je sais qu’il s’agit d’une grande préoccupation pour nos alliés de l’OTAN dans la région, mais ce devrait être une grande préoccupation pour nous tous», a dit M. Harper.

«Lorsqu’une puissance majeure agit de manière si nettement agressive, militariste et impérialiste, cela représente une menace importante à la paix et à la stabilité dans le monde, et il est temps que nous reconnaissions tous l’ampleur et la gravité de cette menace», a-t-il ajouté.

M. Baird lui a fait écho, à Ottawa, disant constater des parallèles «clairs et déconcertants» entre les récents événements en Ukraine et ceux ayant mené à l’«invasion illégale et à l’annexion de la Crimée par la Russie».

«Je ne sais pas qui la Fédération de Russie pense berner en tentant de prétendre qu’elle n’a rien à voir avec (les gens ayant occupé des édifices en Ukraine)», a dit M. Baird.

Le premier ministre a laissé entendre qu’il pourrait y avoir de nouvelles sanctions du Canada contre la Russie.

«Mais comme je l’ai dit, la chose la plus importante à faire est d’amener tous nos alliés dans le monde occidental et dans la plus vaste communauté internationale à prendre conscience que la paix et la stabilité sont menacées d’une manière jamais vue depuis la fin de la guerre froide», a fait valoir M. Harper.

Le premier ministre du Canada accuse le président russe de vouloir réécrire l’histoire et prédit qu’il échouera.

«Le passé nous dit que quiconque se donne comme mission de réécrire l’histoire, comme c’est la volonté de M. Poutine, échoue au bout du compte. Mais nous allons faire tout ce qui est possible pour le faire échouer», a dit M. Harper.

Le premier ministre a aussi rendu hommage à la population de l’Ukraine, affirmant que sa détermination pour assurer sa liberté et son indépendance était sans limites.

M. Bosacki a réitéré sa demande pour que davantage de troupes de l’OTAN soient postées en Europe de l’Est, mais il n’a pas voulu identifier les options militaires de l’alliance ayant fait l’objet de discussions avec M. Harper.

«La doctrine de Poutine, en pratique, nous assure que le vide politique est perçu par les autorités russes comme une faiblesse et une occasion à saisir», a-t-il. «La Pologne est entièrement autosuffisante et en sécurité. Nous dépensons l’un des taux les plus élevés de notre PIB en défense, mais nous sommes membres d’une alliance.»

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