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Le Canada enverra six CF-18 à l'OTAN en Europe

OTTAWA – Le Canada contribuera six chasseurs CF-18 dans le cadre d’une force de l’OTAN constituée en réponse à la crise en Ukraine.

Le premier ministre Stephen Harper en a fait l’annonce, jeudi, ajoutant que les Forces armées canadiennes dépêcheraient aussi en Belgique 20 officiers d’état-major au Grand Quartier général des Puissances alliées en Europe. Ces officiers doivent participer aux efforts de planification de l’OTAN.

Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, avait annoncé mercredi le déploiement de forces aériennes, maritimes et terrestres additionnelles dans les anciens pays du bloc de l’Est, en raison de la crise ukrainienne, qui ne cesse de s’aggraver.

L’OTAN a réclamé la participation du Canada, a dit le premier ministre. «Il s’agit d’une réponse à la situation qui prend forme (en Ukraine), et franchement, de façon plus générale, à l’inquiétude que nous avons sur la nature de l’expansionnisme et du militarisme sous la présidence de M. (Vladimir) Poutine», a expliqué M. Harper.

«J’estime qu’il s’agit d’une sérieuse menace à long terme à la paix mondiale et à la sécurité, et nous sommes toujours prêts à travailler avec nos alliés de l’OTAN et d’ailleurs.»

Le gouvernement n’a pas spécifié si les CF-18 se joindraient à des patrouilles au-dessus de la mer Baltique — destinées à rassurer des pays tels que l’Estonie et la Lituanie —, ou s’ils survoleront la frontière entre la Pologne et l’Ukraine.

Il s’agit d’une distinction importante, étant donné les tensions dans la région et la violence sporadique qui a frappé le secteur frontalier entre l’Ukraine et la Russie.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Danemark, la Pologne, le Portugal et l’Allemagne ont déjà indiqué qu’ils prévoient fournir des avions de combat afin d’augmenter le nombre de patrouilles aériennes dans la région de la mer Baltique, dans le cadre d’un déploiement par étapes d’ici l’automne. La France et la République tchèque ont aussi offert des avions, qui pourront être utilisés pour des missions au-dessus de la Pologne.

M. Harper n’a pas indiqué la durée prévue du déploiement canadien, ou s’il demanderait l’avis du Parlement sur la question. Bien qu’il n’en soit pas contraint par la loi, le gouvernement conservateur a eu l’habitude de demander un vote à la Chambre des communes lorsqu’il s’agit de placer les forces militaires en situation de combat.

La dernière fois que les CF-18 ont été envoyés outremer en réponse à une requête de l’OTAN avaient participé à la campagne de bombardements en Libye, en 2011. Les parlementaires avaient été appelés à voter sur cette opération, tout comme sur la prolongation de la mission canadienne à Kandahar, en Afghanistan.

M. Harper n’a pas consulté le Parlement sur la mission de formation des forces afghanes récemment complétée, pas plus que sur l’envoi d’aéronefs de transport pour soutenir les forces françaises combattant les insurgés islamistes au Mali.

Les Forces canadiennes ont pris part à des patrouilles aériennes au-dessus de la mer Baltique et de l’Islande dans le cadre de ses fonctions régulières à l’OTAN, et pour cette raison, l’expert en défense Steve Saideman ne croit pas que le premier ministre aurait à consulter le Parlement cette fois. Néanmoins, les députés devraient être consultés à mesure que la mission évoluera, a-t-il ajouté.

Le Canada devrait aussi prendre part en juillet à un exercice militaire planifié de longue date et mené par les États-Unis en Ukraine, connu sous le nom de «Rapid Trident 2014». Mais Ottawa ne s’est pas avancé sur l’ampleur de l’implication du Canada dans cet exercice.

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