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Pétrole à Cacouna: Trans Canada se veut rassurant

MONTRÉAL – Trans-Canada assure agir de façon responsable dans ses travaux en vue de la construction du port pétrolier de Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent.

Selon Philippe Cannon, porte-parole du projet Oléoduc Énergie Est de Trans Canada, l’entreprise est consciente des dangers des sondages géophysiques qui auront lieu dans le fleuve sur la population des bélugas et c’est pourquoi elle suivra un processus défini et approuvé par Pêches et Océans Canada. Trans-Canada a également obtenu l’autorisation de Parcs Canada afin d’effectuer la surveillance aérienne des mammifères marins.

L’entreprise a commencé vendredi à observer et analyser le déplacement des bélugas, première étape de son étude. La deuxième étape consistera à effectuer les sondages sur une période de trois jours. Trans-Canada assure que ces travaux seront temporairement arrêtés aussitôt qu’un mammifère marin se présentera dans un périmètre de 500 mètres autour du bateau.

Une fois les travaux terminés, une dernière analyse des déplacements des bélugas sera menée. Ces travaux prendront fin, au plus tard, le 30 avril.

L’étude devrait permettre à l’entreprise de préciser les détails du projet en vue de son approbation auprès de l’Office national de l’énergie.

Plus tôt vendredi, le directeur général de Nature Québec, Christian Simard, était sur place et a dit craindre pour la population de bélugas du fleuve Saint-Laurent en raison de ces travaux.

Les bélugas sont déjà arrivés dans le secteur et aucune évaluation environnementale n’a encore été menée pour le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada, s’insurge M. Simard.

Ce sont principalement des relevés sismiques qui seront effectués dans les eaux bordant Cacouna. De multiples secousses, similaires à des coups de canon et atteignant les 230 décibels, seront projetées dans le fleuve, explique M. Simard.

Des détonations qui pourraient créer de la surdité au sein de la population de quelque 900 bélugas du fleuve Saint-Laurent, qui est déjà répertoriée comme une espèce menacée, fait-il valoir.

Même si de la surveillance aérienne sera assurée pour éviter que des bélugas ne soient trop près de Cacouna, les effets pourraient se faire sentir à des dizaines de kilomètres de là, estime M. Simard.

Quant à lui, M. Cannon rétorque que la limite de 500 mètres a été déterminée par Pêches et Océans Canada et que des équipes surveilleront les bélugas sur l’eau, depuis les airs et les berges.

Christian Simard craint également que la compagnie mandatée pour effectuer les travaux doive accélérer la cadence afin de profiter de conditions clémentes sur les eaux du fleuve, et ainsi mener ses travaux jour et nuit pendant plusieurs journées d’affilée.

Philippe Cannon rejette du revers de la main ces accusations en rappelant que les équipes auront trois jours de travaux répartis dans les deux prochaines semaines, ce qui donne à l’entreprise assez de latitude selon lui. Il ajoute que M. Simard «agite des épouvantails».

M. Simard demande au nouveau gouvernement libéral de Philippe Couillard d’agir rapidement pour stopper tous les travaux tant que les évaluations environnementales pour le projet d’oléoduc Énergie Est ne seront pas complétées.

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