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Nouveau retard pour le projet Keystone XL

Photo: LM Otero

WASHINGTON – Le projet d’oléoduc Keystone XL semble être paralysé pour encore au moins un an: l’administration américaine a annoncé vendredi un nouveau report dans le traitement de ce dossier déjà englué dans les affrontements politiques et judiciaires.

Le département d’État américain a annoncé vendredi que huit agences fédérales disposeront de plus de temps pour se prononcer, en raison de l’incertitude provoquée par un litige judiciaire au Nebraska. Cette cause ne devrait pas être résolue avant au moins la fin de l’année.

Washington a ainsi ignoré une demande d’Ottawa, qui réclamait une décision rapide dans ce dossier controversé, pour que la construction de l’oléoduc puisse débuter dès cet été.

Certaines rumeurs voulaient que l’administration de Barack Obama puisse tenter de repousser la décision lourde de conséquences politiques jusqu’après les élections de mi-mandat, cet automne.

Si le projet semble recueillir l’appui de la population, il divise toutefois le Parti démocrate du président Obama entre les grands donateurs environnementalistes et les élus des États plus conservateurs, qui craignent de perdre leur siège cet automne.

Un porte-parole du premier ministre Stephen Harper a qualifié vendredi de «politique» la décision américaine.

«Nous sommes déçus que la politique continue de retarder une décision dans le dossier de Keystone XL», a indiqué par courriel Jason MacDonald.

«Le projet créera des dizaines de milliers d’emplois des deux côtés de la frontière, améliorera la sécurité énergétique en Amérique du Nord. Il jouit d’un solide appui au sein de la population, et le département d’État américain a, à plusieurs reprises, reconnu qu’il sera respectueux de l’environnement», a-t-il dit.

Le projet d’oléoduc a frappé un nouvel écueil lorsqu’un tribunal du Nebraska a récemment jugé que le gouvernement de l’État avait violé la loi en tentant de dicter unilatéralement un tracé pour l’oléoduc. Le dossier a ensuite été transmis à la Cour suprême de l’État, et jusqu’à ce qu’une décision soit rendue, même une ordonnance présidentielle permettant à l’oléoduc de franchir la frontière se heurterait à l’incertitude provoquée par la confusion sur un tracé précis.

Aux États-Unis, le leader de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a accusé le président Obama de céder face à des «militants radicaux» de la communauté environnementale, tandis que le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a parlé d’une décision «honteuse» et a soutenu qu’il n’existait pas d’autres raisons pour justifier un délai.

«Ce projet créateur d’emplois et viable sur le plan environnemental, et qui a en plus très largement passé le test de l’opinion publique, est pourtant bloqué depuis plus de 2000 jours», a-t-il déclaré par voie de communiqué.

«C’est assurément une bonne nouvelle, a pour sa part indiqué Tiernan Sittenfield, premier vice-président pour la League of Conservation Voters. Nous avons confiance qu’en continuant d’examiner les problèmes concernant le trajet de l’oléoduc au Nebraska et les terribles impacts climatiques, au final, les autorités rejeteront le projet.»

«Le processus de consultation ne recommence pas depuis le début», a précisé le département d’État.

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