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Le Canada devrait encourager les stages

OTTAWA – Les gouvernements, le milieu de l’éducation et les employeurs devraient plus collaborer afin d’augmenter le nombre de stages en entreprise pour les jeunes Canadiens, soutient un expert américain sur les questions de main-d’oeuvre.

Selon l’étude de Robert Lerman, commanditée par le Conseil canadien des chefs d’entreprise, une telle collaboration pourrait être profitable aux jeunes Canadiens, aux employeurs et aux contribuables.

Le rapport, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, soutient qu’une hausse globale des stages en entreprise permettra aux jeunes d’avoir de meilleures occasions pour se lancer dans des carrières prometteuses dans une variété de domaines et de réduire le taux de chômage au sein de cette catégorie de la population.

M. Lerman estime que les stages pourraient être un élément important de la stratégie de recrutement de plusieurs secteurs de l’économie comme les banques, les ventes et les technologies de l’information.

«Le fait de continuer de mettre l’accent sur les ‘métiers’ entrave la productivité, car ça donne l’impression que les stages en entreprise sont limités à un type d’emplois très restreint», note M. Lerman, un professeur d’économie à l’Université américaine de Washington, D.C., et un chercheur universitaire au Institute for the Study of Labour, en Allemagne.

Environ la moitié des 426 000 apprentis canadiens enregistrés occupent actuellement des fonctions de mécanicien, charpentier, électricien et plombier.

Le rapport de M. Lerman compare le système de formation en entreprise employé au Canada à celui de pays comme l’Allemagne, la Suisse et le Royaume-Uni. M. Lerman y note que le système canadien vise principalement les adultes âgés de 25 ans et plus, et aide très peu les jeunes Canadiens à faire la transition des classes vers le marché du travail. Il s’agit d’un contraste frappant avec les systèmes adoptés en Autriche, en Allemagne et en Suisse.

«Un système de stage en entreprise plus élaboré au Canada nécessiterait une collaboration plus étroite entre les écoles secondaires et les employeurs, écrit M. Lerman. Tout aussi important, il faudrait instaurer un programme d’orientation plus étendu sur la formation en entreprise et d’autres options axées sur la carrière d’ici la 10e année, au plus tard.»

Le rapport de M. Lerman conclut que l’élargissement des programmes de stages en entreprise permettrait d’augmenter les niveaux de revenus des travailleurs semi-spécialisés tout en réduisant la pression économique qui pèse sur les gouvernements pour augmenter les investissements aux collèges et universités.

«La mise en pratique de ces recommandations et d’autres suggestions pour élargir le système de formation en entreprises au Canada générerait d’importantes retombées», écrit M. Lerman.

La question intéresse grandement le gouvernement canadien. Le ministre de l’Emploi et du Développement social, Jason Kenney, a conduit une délégation en Allemagne et en Grande-Bretagne pour étudier leurs programmes de stage en entreprise.

Le gouvernement a annoncé dans son budget de 2014 une série de mesures visant à encourager les stages en entreprise. Il a notamment créé le Prêt canadien aux apprentis, un fond qui permettrait à des jeunes Canadiens l’accès à des métiers désignés Sceau rouge en leur procurant des prêts sans intérêt pendant leur apprentissage.

Malgré cela, le milieu des affaires s’est dit surpris de constater que le nouveau programme d’infrastructures du gouvernement, Nouveau Plan Chantiers Canada, ne prévoyait rien pour des programmes de stage.

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