Quatre familles évacuées à Sainte-Sophie

Cette longue fin de semaine de Pâques a tourné au cauchemar pour des occupants de quatre résidences de Sainte-Sophie qui ont dû être évacués par mesure préventive, dimanche et lundi, à cause d’un glissement de terrain.

Les sinistrés qui ont été pris en charge par la Croix-Rouge canadienne, neuf adultes et deux enfants, ont été logés dans un hôtel de Saint-Jérôme. Ils ont pu heureusement sortir leur matériel personnel de leur maison.

Le printemps tardif, qui a entraîné une fonte rapide de la neige, et la pluie abondante ont causé ce glissement de terrain, selon Gilles Desgagnés, directeur régional de la Sécurité civile et de la Sécurité incendie pour Montréal, Laval, Lanaudière et les Laurentides. «Il a des signes d’un possible glissement de terrain secondaire. Nous avons donc fermé le chemin de l’Achigan sud sur quatre kilomètres», explique-t-il.

Dans un compte rendu, Denis Demers, du ministère des Transports du Québec, abonde dans le même sens en écrivant qu’à «la suite de leur inspection des lieux, [ses] deux collègues considèrent que ce premier glissement de terrain pourrait dégénérer en grand glissement de type « coulée argileuse »».

Plus jamais?
Dans les prochains jours, les géologues du ministère des Transports mèneront des expertises et des travaux seront effectués sur le terrain. Les experts doivent d’abord s’assurer que l’endroit est sécuritaire. Ces évaluations pourraient prendre un mois, sinon davantage, note M.Desgagnés. Selon lui, les sinistrés pourarient ne plus jamais habiter dans leur résidence. «Pour l’instant, on reste positif, mais on ne peut pas exclure cette possibilité», dit M.Desgagnés.

«Des émotions en montagne russe»
Les sinistrés seront relogés dans leurs familles cette semaine. S’ils n’ont pas d’endroit où habiter, la municipalité de Sainte-Sophie ouvrira les portes de son pavillon.

La mairesse Louise Gallant, qui était présente lors de l’évacuation des résidants, peut témoigner de la stupéfaction de ces quatre familles. «Ils vivent des émotions en montagne russe. Ils pensaient passer une belle fin de semaine et là, ils se font évacuer et ne savent pas s’ils vont retourner dans leur maison. Ils ont vécu de la peur, de la tristesse, de la colère, ils sont effondrés. On ne peut même pas imaginer comment ça peut être difficile pour eux», raconte-t-elle.

Ghyslain Grenier, chef des pompiers de Sainte-Sophie, a participé à l’évacuation. «Tout s’est bien déroulé, les citoyens ont bien collaboré, personne n’était paniqué et il n’y a eut aucune résistance. Peut-être qu’ils vont [réliser ce qui leur arrivent] plus tard».

Les différentes instances collaboreront étroitement dans ce dossier, assure la mairesse. «Nous marchons main dans la main avec la sécurité civile, le ministère des Transports, la Sûreté du Québec et le CSSS». Mme Gallant précise que les sinistrés seront les premiers à être mis au courant des derniers développements et qu’ils ne l’apprendront pas par les médias.