Congrès de l’ACFAS: 5000 chercheurs, 40 pays, 1 ville

Si vous croisez des grappes de chercheurs dans le métro cette semaine, ne vous étonnez pas, c’est le 82e Congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS). L’événement, qui a lieu à l’Université Concordia du 12 au 16 mai, réunit 5 000 chercheurs venant d’une quarantaine de pays. Pas moins de 173 colloques sont au menu. En voici quatre qui ont retenu notre attention.

L’usage de la force par la police
Certains clament que les policiers ont de plus en plus la matraque «qui démange». Une étude portant sur 1 000 interventions à Montréal permettra de déboulonner quelques mythes. Ainsi, seules 1,26% des arrestations sont réalisées à l’aide de la force, selon le chercheur Rémi Boivin, qui note que ce chiffre correspond à la moyenne canadienne. Autre donnée intéressante, un policier n’aurait pas tendance à agir plus brutalement dans un quartier socialement désavantagé qu’ailleurs. «C’est rassurant, car cela contredit plusieurs études américaines», affirme le chercheur de l’UdeM. M. Boivin essaie actuellement de mesurer si la réponse des policiers est toujours proportionnée à la résistance rencontrée.

Exploiter les toits
Les toits montréalais représentent 80 km2 (16% du territoire de l’île). Des surfaces qui pourraient devenir une source d’alimentation, de maintien de la biodiversité et de lutte aux changements climatiques. «On veut sortir de l’idée qu’un toit est uniquement un moyen de se protéger des intempéries. Il faut plutôt le voir comme un élément dans une stratégie de réappropriation de la ville», clame Louise Vandelac, directrice de l’Institut des sciences de l’environnement. Le colloque sera l’occasion d’étudier le dernier portrait satellitaire des îlots de chaleur, de voir quel type deculture favoriser et de réflé­chir à de nouvelles straté­gies telles que la refonte du code du bâtiment.

La place du tableau numérique à l’école
Le remplacement de la craie par la souris est-il profitable? Selon une étude française, 95% des professeurs ont noté une augmentation de la motivation des élèves ayant vécu cette transition. Mais ces tableaux pilotés par ordinateur sont-ils pour autant la panacée? Outre leur prix élevé (environ 3 500$), 49% des professeurs ne savent pas comment les exploiter de façon pédagogique et auraient tendance à donner plutôt des cours magistraux, selon une étude turque. Les résultats au Québec du controversé tableau seront présentés durant le colloque. Le programme de déploiement a été suspendu sous le gouvernement péquiste qui craignait un cas de trafic d’influence. Le lobbyiste du fournisseur unique choisi était un proche du cabinet de Jean Charest.

Les risques météo et climatiques
Si vous faites partie des 30% de climato-sceptiques, un petit tour au colloque sur la communication des risques météorologiques et climatiques s’impose. Plusieurs chercheurs viendront rendre compte des phénomènes climatiques et de la façon dont ils sont relayés dans la population. Parmi les présentations à suivre figure celle du CIRANO sur la confiance des Québécois dans le gouvernement pour faire face aux inondations, aux canicules et à la pollution, qui iront en augmentant. Autre élément étudié, les réseaux sociaux qui peuvent être une arme à double tranchant et les moyens d’information privilégiés par les citoyens.

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