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Hausse de la taxe sur le tabac réclamée

Photo: Métro

Des organismes des milieux de la santé et de l’éducation demandent au nouveau ministre des Finances, Carlos Leitao, de majorer de façon substantielle la taxe provinciale sur le tabac.

Réunis au sein de la Coalition québécois pour le contrôle du tabac (CQCT), ils souhaitent que la taxe soit augmentée de 0,79$ pour le paquet de 20 cigarettes et de 7,87$ pour une cartouche de 200 cigarettes dans le premier budget du ministre Leitao. Ainsi, la taxe québécoise équivaudrait à celle de l’Ontario, la deuxième province où il est moins cher de fumer après la Belle Province. Une telle hausse permettrait au gouvernement du Québec d’engranger 250M$ de plus par année.

«Une hausse la taxe [sur la tabac] est une mesure de santé publique, a dit jeudi la porte-parole de la CQCT, Flory Doucas. Il faut toujours être vigilant. Avec l’inflation et nos revenus qui augmentent, il faut augmenter les prix pour rester dissuasif.»

Si le ministre Leitao décide de majorer le prix des produits du tabac, il fera connaître sa décision au moment du dépôt de son budget, d’après Mme Doucas, pour empêcher les fumeurs et les commerçants d’acheter des stocks à bon marché.

Mme Doucas croit par ailleurs que l’augmentation de la taxe sur le tabac, qui est réclamée, n’entraînera pas une hausse la contrebande. Selon elle, les mesures mises en place avec la Sûreté du Québec et la Gendarmerie royale du Canada décourageront le commerce illégal des cigarettes. Pas moins de 18,4M$ y sont consacrés annuellement.

«Il est illusoire de croire qu’une augmentation de la taxe sur le tabac va dissuader les gens de fumer», a répliqué le porte-parole de la Coalition nationale contre le tabac de contrebande (CNCTC), Michel Rouillard. Ça va faire le contraire. Les contrebandiers vendent les cigarettes à un prix tellement bon marché et accessible que les gens font presqu’une profession de foi envers le gouvernement en payant leur cigarette très cher.»

M. Rouillard a rapporté que le prix d’une cartouche de cigarettes sur le marché noire oscille entre 12 et 22$, contre près 80$ – selon la marque – dans un dépanneur autorisé.

«[S’il y a une hausse], le gouvernement n’ira pas cherché plus de taxes, mais le crime organisé continuera de s’enrichir», a indiqué le porte-parole de la CNCTC. Il a rapporté que près de 15% des cigarettes vendues au Québec proviennent de la contrebande, ce qui représente quotidiennement la vente de 19 000 cartouches et 480 000$ en moins dans les coffres du gouvernement.

La CNCTC propose plutôt d’étendre le pouvoir d’enquête des policiers et de simplifier les procédures qui permettent aux policiers de suspendre le permis de conduite des contrebandiers.

La dernière hausse de la taxe sur le tabac remonte à 2012. L’ancien ministre des Finances, Nicolas Marceau, avait fait bondir de 4$ le prix de la cartouche de cigarettes. Avant cela, le niveau de taxation sur les produits du tabac avait stagné de 2003 à 2012.

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