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Écoles illégales: Bolduc veut des moyens

QUÉBEC – Québec n’a pas «tous les outils légaux» pour lutter contre les écoles clandestines, a reconnu jeudi le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc.

Faute de renseignements, le ministre ne connaît même pas le nombre d’enfants qui sont inscrits dans ces établissements illégaux.

En point de presse à Québec, M. Bolduc a réitéré sa volonté d’agir pour fermer les écoles qui, dans l’ombre, enseignent sans respecter le régime pédagogique québécois. Mais il faudra patienter «quelques mois», a-t-il dit, le temps de dresser un portrait précis du phénomène.

«Il y a des choses à faire. La problématique c’est qu’on n’a pas nécessairement tous les outils légaux pour le faire», a avoué le ministre à l’issue de la période de questions à l’Assemblée nationale.

M. Bolduc a indiqué qu’un comité interministériel, formé des ministères de la Santé et des Services sociaux, de l’Éducation et de la Justice, avait été mis sur pied pour déterminer les moyens légaux à prendre afin d’éliminer les établissements clandestins. Une collaboration avec la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) est envisagée pour recenser le nombre d’enfants sur le territoire québécois et déterminer, par recoupage, combien d’entre eux échappent au régime pédagogique.

«Pour être capable d’avoir accès au registre des enfants qui sont ici au Québec, on pourrait avoir une collaboration entre le ministère de la Santé et la RAMQ de façon à savoir que les enfants qui sont au Québec, qui ne sont pas dans nos écoles, sont peut-être dans des écoles illégales ou à la maison où ils ne reçoivent pas l’éducation nécessaire. Faut valider ça, respecter la confidentialité», a-t-il dit.

Pour l’instant, «on n’a pas accès à ces données», a précisé le ministre.

Une fois ces informations recueillies, le gouvernement agira pour que les enfants maintenus en marge du système reçoivent l’éducation à laquelle ils ont droit, a assuré M. Bolduc.

«On va avoir une approche très rigoureuse de façon à ce qu’on soit capable d’aller les détecter (les enfants) et une fois qu’on les a détectés, on va s’organiser pour que ces enfants-là reçoivent l’éducation nécessaire», a-t-il déclaré.

S’il entend fermer les écoles illégales, M. Bolduc plaide pour la tolérance à l’égard des établissements détenant un permis mais qui contreviennent aux normes en vigueur. Selon lui, il est préférable de maintenir le dialogue plutôt que d’entrer «en conflit avec certaines communautés», religieuses ou non.

«Avec eux autres, il faut avoir un élément temporaire de tolérance de façon à ce qu’elles puissent se conformer. Vous allez me dire: ‘oui mais ça fait des années’ (qu’elles enseignent sans se conformer aux normes), mais là, je travaille avec eux, je rencontre les communautés», a-t-il dit.

En Chambre, la députée caquiste de Montarville, Nathalie Roy, a dénoncé l’inaction du gouvernement. Depuis des années, «des écoles privées à caractère religieux» ne respectent pas le régime pédagogique, et les gouvernements — tant péquistes que libéraux — n’ont jamais été capables d’enrayer le phénomène, a-t-elle fait valoir.

Elle a cité en exemple le cas de l’académie Beth Esther, à Montréal, qui poursuit ses activités sans permis depuis un an.

«Et ce n’est pas la seule», a lancé la députée sur la foi d’informations diffusées ou publiées dans les médias.

«On parle d’un dossier qui remonte à 2006. Le gouvernement libéral va encore pelleter le problème par en avant en créant un autre comité», a-t-elle pesté.

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