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Éducation: l'APN réplique à Bernard Valcourt

Steve Rennie - La Presse Canadienne

OTTAWA – La guerre de mots entre certains dirigeants de l’Assemblée des Premières Nations (APN) et le gouvernement conservateur prend de l’ampleur.

Le chef régional de l’APN pour le Québec et le Labrador, Ghislain Picard, a répondu vendredi au ministre des Affaires autochtones, Bernard Valcourt, 24 heures après que celui-ci eut exprimé sa frustration à propos du projet de loi visant à réformer le système d’éducation des Premières Nations, qui est actuellement paralysé dans la controverse.

Réagissant par voie de communiqué, M. Picard a estimé que la manière fédérale de faire les choses constitue «clairement» une violation du principe d’honneur de la Couronne dans ses relations avec les Premières Nations.

Selon M. Picard, le ministre Valcourt doit «présenter des excuses» plutôt que de «fermer la porte à une alternative». Il a également accusé le gouvernement d’avoir induit les Canadiens en erreur à propos du niveau de financement dans les écoles autochtones, qui, dit-il, ne reçoivent pas suffisamment d’argent.

Même si le chef Picard est actuellement porte-parole de l’APN depuis que le chef Shawn Atleo a abruptement démissionné comme chef national, au début de mai, le regroupement indique que ses propos ne représentent cette fois que lui-même à titre de chef régional de l’APN pour le Québec et le Labrador.

En réponse aux commentaires de M. Picard, le cabinet du ministre Valcourt a référé La Presse Canadienne à sa précédente déclaration dans ce dossier. «Notre gouvernement est très déçu que l’APN n’ait pas respecté son entente avec le gouvernement», indique ce communiqué.

«Comme nous l’avons toujours dit, ce projet de loi n’ira pas de l’avant sans l’appui de l’APN, et nous avons clairement fait savoir que nous n’engagerons pas de nouvelles sommes dans un système d’éducation qui ne visera pas les meilleurs intérêts des enfants des Premières Nations.»

Des chefs de partout au pays ont voté cette semaine pour rejeter la réforme conservatrice, en plus de réclamer un nouvel accord avec les Premières Nations qui offrira des paiements de transferts aux communautés autochtones.

Le ministre Valcourt refuse toutefois de retourner à la «case départ»: il martèle que trop de temps et d’efforts ont été consacrés à ce dossier pour reprendre le tout depuis le début.

De son côté, les communautés autochtones sont partagées sur le projet de loi. Certaines voient le dossier comme un point de départ, avec une somme de 1,9 milliard $ dont les Premières Nations ont grandement besoin. D’autres ont plutôt l’impression qu’Ottawa veut imposer trop de contrôle aux Premières Nations.

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