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Bolduc: Couillard veut des critères plus précis

BRETTON WOODS, États-Unis – Le premier ministre Philippe Couillard croit qu’il faut modifier un programme de primes pour s’assurer que les médecins de famille qui la reçoivent atteignent l’objectif visé d’augmenter la prise en charge de patients.

M. Couillard a affirmé lundi qu’«à la lumière» de la controverse provoquée par le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, il faut revoir les critères pour le versement de cet incitatif.

«Il n’y a pas d’engagement de résultat par la suite, notamment sur le suivi et l’accessibilité, a-t-il dit. Je pense que la prochaine étape doit nous faire aller davantage d’exigences de la part de l’État.»

Selon M. Couillard, aucune obligation de résultat, autre que l’inscription de nouveaux patients, ne garantit que les objectifs d’améliorer l’accessibilité et le suivi sont atteints.

«L’exigence actuelle, ce n’est pas la prise en charge, malheureusement, c’est l’inscription de la clientèle, a-t-il dit. On a besoin de modalités beaucoup plus précises quant à l’aspect prise en charge et suivi.»

En marge d’une conférence aux États-Unis, M. Couillard a expliqué que le mode de rémunération des médecins fera partie de la révision des programmes que le gouvernement s’est engagé à effectuer au cours des prochains mois.

La semaine dernière, M. Bolduc avait reconnu qu’il devra rembourser à la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ) entre 40 000 $ et 60 000 $ de primes reçues pour avoir inscrit entre 300 et 400 patients pour lesquels il a été incapable d’assurer la prise en charge minimale de 12 mois.

À cette occasion, M. Bolduc avait affirmé que cette période minimale était bonne et qu’imposer un engagement plus long aurait dissuadé les médecins de prendre de nouveaux patients.

Lors d’une rencontre avec les journalistes qui couvrent son déplacement au New Hampshire, M. Couillard n’a pas voulu élaborer sur les propos de son ministre.

«On ne commentera pas spécifiquement le docteur Bolduc», a-t-il dit.

M. Bolduc a décidé d’abandonner sa pratique de la médecine familiale lorsqu’il a été nommé ministre, après l’élection des libéraux en avril.

Selon le premier ministre, la situation exposée par le cas de M. Bolduc, qui a reçu au total 215 000 $ de primes pour inscrire dans sa pratique 1500 patients qui n’avaient pas de médecin de famille, montre cependant la nécessité de revoir les critères du programme incitatif.

«Ce qu’on veut c’est de la prise en charge, de la continuité de soins, de l’accessibilité, et personne n’a de problème à ce que les médecins gagnent très bien leur vie en offrant ça, a-t-il dit. Mais il faut que ce soit identifiable, mesurable, vérifiable.»

Au chapitre de la gestion des listes d’attente, M. Couillard a affirmé que les médecins pourraient changer de méthode et implanter un principe de «rapid access».

«La plupart des médecins pourraient cesser donner des rendez-vous à long terme à leurs patients et à la place les voir très rapidement et il y a plusieurs expériences concrètes au Québec qui montrent que ça fonctionne, a-t-il dit. Ma question c’est: pourquoi on ne le fait pas pour tous les Québécois?»

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