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L'ex-ministre libéral Joe Fontana évite la prison

LONDON, Ont. – L’ancien ministre libéral fédéral Joe Fontana, reconnu coupable de fraude, évite finalement la prison: il a été condamné mardi à quatre mois de détention à domicile, et à 18 mois de probation.

Fontana, qui a été par la suite — et jusqu’à tout récemment — maire de London, en Ontario, avait été reconnu coupable en juin de fraude, de fabrication de faux document et d’abus de confiance par un fonctionnaire public.

Le juge Bruce Thomas, de la Cour supérieure de l’Ontario, a estimé que Fontana avait bel et bien falsifié en 2005 une facture pour les noces de son fils afin d’obtenir un remboursement de 1700 $ du gouvernement fédéral, alors qu’il était ministre dans le cabinet de Paul Martin. Au début de l’audience sur la peine, mardi, le juge Thomas a abandonné l’accusation de faux document, estimant que ce chef était finalement intrinsèque à l’accusation de fraude.

La Couronne avait réclamé plus tôt mardi une peine de quatre à six mois de prison. La défense, elle, avait plaidé pour des travaux communautaires, une probation et une amende.

Fontana, lui, a indiqué au juge Thomas, avant le prononcé de la sentence, qu’il regrettait la peine et l’embarras causés par ces «gestes très, très stupides, très, très, très incorrects».

«J’ai commis une grave, grave erreur. J’ai ensuite déshonoré ma famille, ma mère et mon père — qui m’ont tout donné et m’ont enseigné à redonner aux autres —, et ma femme, mes enfants, mes amis, ma communauté et la ville et le pays, et les institutions mêmes que j’ai toujours respectées — particulièrement celle-ci.»

Le juge a indiqué que le crime de Fontana est plus sérieux que ce que peut laisser croire le seul montant de 1700 $, car il implique un abus d’autorité venant d’un député. Il a d’autre part convenu que plusieurs facteurs venaient amoindrir la peine à imposer: Fontana a dû démissionner de la mairie de London dans la disgrâce, sa réputation est ternie, les médias l’ont traîné dans la boue, et sa famille devra elle aussi porter le fardeau de ce crime.

Le juge s’est par ailleurs interrogé sur les motifs qui ont pu pousser le ministre à poser un tel geste, malgré son salaire, ses avantages et ses budgets de fonctionnement. «Je suis confondu par les mobiles. Peut-être l’a-t-il fait simplement parce que cela était possible», a suggéré le magistrat.

L’ex-député, ministre puis maire a déjà indiqué qu’il n’avait pas l’intention de faire un retour en politique active. «Je devrai vivre avec ça pour le reste de ma vie, mais j’ai tellement d’autres choses à offrir», a-t-il dit à sa sortie du tribunal, avant de se retourner pour cacher ses larmes.

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