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Le Canada impose d'autres sanctions à la Russie

OTTAWA – Il est probable que des provocateurs soutenus par la Russie soient à blâmer pour l’avion de la Malaysia Airlines abattu jeudi au-dessus de l’Ukraine, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères, John Baird.

Selon lui, la tragédie du vol MH17 est le résultat direct de l’agression armée de la Russie et de son occupation d’une partie de ce pays frontalier.

Et il pointe du doigt les rebelles prorusses séparatistes présents dans l’Est de l’Ukraine, laissant entendre qu’ils ont été armés par la Russie.

«On n’achète pas ce genre d’équipement au Wal-Mart», a laissé tomber le responsable de la diplomatie canadienne, lundi, en point de presse à Londres, au Royaume-Uni.

La Russie a nié toute implication dans l’écrasement de l’avion. Et le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le désastre ne devrait pas être utilisé à des fins politiques.

Mais même s’il n’a pas blâmé directement la Russie pour avoir abattu l’avion, John Baird croit que ses dirigeants doivent à tout le moins prendre une part de responsabilité.

«Le Kremlin n’a peut-être pas tiré sur la gâchette, mais il a certainement chargé le fusil… et l’a mis dans les mains des meurtriers», a déclaré le ministre Baird.

Le Canada a ainsi décidé d’imposer de nouvelles sanctions contre des individus et des entités qu’il considère liés à toute cette crise. Au total, 110 en ont fait les frais jusqu’à maintenant.

Mais surtout, il a indiqué son intention de mettre en oeuvre des sanctions contre des secteurs entiers de l’économie russe. Plus de détails sur les secteurs visés seront bientôt dévoilés, a-t-il assuré.

Le ministre Baird s’est dit confiant que les mesures aideront à mettre fin à la crise.

Le premier ministre Stephen Harper a aussi expliqué la décision de durcir les sanctions économiques dans un communiqué diffusé lundi matin.

«Cette décision a été prise en tandem avec nos partenaires de la communauté internationale, pour que les nouvelles mesures soient mises en oeuvre rapidement et pour qu’elles aient le maximum d’impact», a dit le premier ministre.

Il a aussi fait part de ses demandes.

«Nous exhortons le président Poutine à ordonner immédiatement le retrait de ses troupes à la frontière ukrainienne, à cesser d’envoyer des armes et des militants en Ukraine et à se servir de l’influence de la Russie pour persuader les insurgés de déposer les armes et de renoncer à la violence», a ajouté M. Harper.

En point de presse, le ministre Baird a réitéré qu’il veut une enquête indépendante sur l’écrasement du vol MH17 et a demandé aux rebelles séparatistes de quitter le site de l’écrasement pour laisser place aux experts.

Il a indiqué que la priorité est d’identifier et de rapatrier les corps des 298 victimes, parmi lesquelles on compte un Canadien. La majorité des victimes sont des Pays-Bas.

Cette annonce est survenue alors que la douleur et la colère grondent après que l’avion eut été abattu en plein vol. La désolation de la communauté internationale s’est intensifiée en raison de la manière dont les rebelles ont manipulé les corps des victimes.

Peu après le point de presse du ministre Baird, un train qui transportait la plupart des corps retrouvés sur le site a quitté pour se rendre dans la ville de Kharkiv, en Ukraine. De là, ils seront transférés dans un avion qui les apportera à Amsterdam.

Se faisant demander s’il allait apposer l’étiquette de «terroristes» aux rebelles prorusses, M. Baird a indiqué qu’il évaluait cette possibilité.

Mais quant à demander l’exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre a indiqué qu’il n’existait pas de processus pour le faire.

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