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Parents-Secours toujours en vie

Photo: Yves Provencher

Près de quarante ans après sa fondation, l’organisme Parent-Secours est toujours en vie. Il n’est plus ce qu’il était, mais ses dirigeants tentent de lui donner un nouveau souffle.

Aujourd’hui, près de 8600 fo­yers au Québec ont une affichette rouge et blanche montrant un enfant qui tient la main d’un adulte. Dans les années 1980 et 1990, ils étaient plus de 20 000 à être prêts à accueillir un enfant en détresse ou un aîné égaré.

S’il y a beaucoup moins de foyers-secours aujourd’hui, c’est entre autres à cause de la baisse du nombre de femmes au foyer, d’après le directeur général de Parents-Secours, Pierre Chalifoux. Il y a 20 ou 30 ans, ces mères de famille portaient à bras-le-corps le mouvement en formant des comités chargés de rencontrer les personnes voulant aider les enfants.

«Notre difficulté, c’est de former ces comités, a expliqué M. Chalifoux à l’occasion de la Journée mondiale de prévention des enlèvements des enfants. S’il n’y a pas de comité, il n’y aura pas d’affiche pour fenêtre parce qu’à partir du siège social, on ne peut pas faire le travail des comités. On couvre toutes les régions administratives, alors on ne peut pas se permettre cela.»

«Il y a beaucoup de personnes qui veulent avoir des affiches pour fenêtre, mais elles ne veulent pas former un comité, a ajouté le directeur général de Parents-Secours. Les personnes responsables doivent rencontrer les candidats, vérifier les antécédents et aller au service de police. C’est lourd comme travail et c’est pour cela qu’on perd de plus en plus de monde.»

À Montréal, huit comités sont actifs. Ils supervisent plus d’un millier de foyers-secours. La présidente de Parents-Secours pour la région de Montréal, Francine Chartrand, tente constamment de trouver de nouveaux bénévoles désireux de s’impliquer dans le mouvement. D’après Mme Chartand, c’est le manque de visibilité qui rend le re­crutement difficile.

«Le plus bel exemple, c’est qu’à la suite de la disparition de Cédrika Provencher, j’ai reçu un million d’appels, a raconté la bénévole travaillant pour Parents-Secours depuis plus de 20 ans. Je disais aux gens que je les rappellerais quelques jours plus tard pour voir si leur intérêt se maintenait et, souvent, ils n’étaient plus intéressés. Ils avaient appelé sous le coup de l’émotion.»

Il y a plus d’un an, Parents-Secours a fait une percée dans le réseau des centres de la petite enfance. Des responsables de service de garde (RSG) en milieu familial, qui ont déjà fait l’objet d’une enquête des services policiers, ont accepté de mettre l’affiche de Parents-Secours bien en vue dans une fenêtre de leur maison.

«Du jour au lendemain, j’ai eu 150 affiches pour fenêtre de plus, a dit Pierre Chalifoux. Il y a 15 000 RSG au Québec, alors j’espère pouvoir en convaincre 5000.»

Les garderies montréalaises n’ont pas encore été sollicitées par Francine Chartrand. Elle veut avant tout recruter des bénévoles en installant des stands de Parents-Secours dans les grands événements, comme la Fête nationale, et en demandant à des écoles de distribuer ses dépliants. «Seulement la moitié des écoles les donnent aux parents», s’est désolée Mme Chartrand, qui garde malgré tout espoir.

«La nouvelle génération d’enfants ne connaît pas Parents-Secours. Dans les années 1990, beaucoup d’enfants connaissaient l’affiche blanche et rouge. Dix ans après, il n’y a presque plus rien parce que, dans les écoles, on en parle plus.» – Pierre Chalifoux, directeur général de Parents-Secours

 

 Qui peut former un foyer-secours?

  • Adulte au foyer ou au travail, il n’y a pas de profil précis qui soit recherché par Parents-Secours.
  • Les aspirants parent-secours doivent être âgés de 18 ans et plus.
  • Ils doivent habiter un immeuble dans lequel ils ont une porte d’entrée privée. Ceux qui habitent dans des immeubles à logements avec une entrée collective ne peuvent pas être acceptés.
  • Ses antécédents judiciaires seront vérifiés par les services de police.
  • Parents-Secours n’a aucune exigence quant à la durée du bénévolat des parents-secours. «Si vous avez cinq minutes, vous pouvez devenir un foyer-refuge», a dit Mme Chartrand.

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