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CAQ: Christian Dubé quitte la politique

Photo: christiandube.ca

LÉVIS, Qc – Quatre mois seulement après avoir été réélu, le député caquiste de Lévis, Christian Dubé, quitte la vie politique pour occuper un poste au sein de la haute direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Pour son chef, François Legault, il s’agit d’une nouvelle tuile. M. Dubé était son bras droit, un des penseurs du parti et sa caution en matière de contrôle des finances publiques, la priorité de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Son départ entraînera la tenue d’une élection complémentaire dans Lévis d’ici le mois de février. Une élection complémentaire coûte au minimum un demi-million de dollars de fonds publics.

M. Dubé a annoncé sa décision vendredi, à Lévis, en compagnie de son chef. Le député a dit voir dans sa réorientation de carrière «une continuité, une cohérence dans l’action», en cherchant à favoriser la croissance des entreprises québécoises.

À compter du 15 septembre, il deviendra le premier vice-président pour le Québec de la Caisse de dépôt, ce qui laisse croire que l’institution souhaite intensifier ses investissements dans les entreprises québécoises.

À ce chapitre, «est-ce qu’on peut faire mieux? Probablement. Cela va faire partie du mandat qui va se clarifier dans les prochaines semaines», a-t-il commenté en point de presse.

Homme de contenu, maîtrisant bien ses dossiers, fort en chiffres, ce comptable agréé était un député respecté des deux côtés de la Chambre.

Un des candidats-vedettes de la CAQ à l’élection de septembre 2012, M. Dubé avait été auparavant vice-président de la filiale de Cascades en Europe. Il a été réélu sans difficulté en avril dernier.

Le premier ministre Philippe Couillard a réagi à son départ en disant que le député de Lévis était «un homme de qualité», qui ne se laissait pas tenter par le populisme. Il estime que la Caisse a fait le bon choix en misant sur lui, au moment où elle compte porter une «attention particulière sur les investissements au Québec».

Le président de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, a indiqué pour sa part qu’il avait choisi Christian Dubé notamment parce qu’il «partage avec la Caisse un même sentiment d’urgence» d’agir, sachant à quel point les PME constituent «le moteur de la croissance du Québec».

M. Dubé dit avoir été contacté par M. Sabia il y a moins de deux semaines. «Des opportunités comme ça, il faut les saisir», a dit le nouveau dirigeant de ce qu’il est convenu d’appeler «le bas de laine» des Québécois. Le salaire de base pour un vice-président de la Caisse se situe autour de 215 000 $.

«Je suis déçu qu’il quitte la CAQ, mais c’est bon pour le Québec et c’est bon pour faire avancer les idées de la CAQ», a commenté François Legault, cherchant à minimiser l’impact du départ de son bras droit pour sa formation, qui forme le deuxième groupe d’opposition à l’Assemblée nationale.

Le départ de M. Dubé allonge la liste des têtes d’affiche de la CAQ qui ont quitté le navire au cours de la dernière année. Au printemps, un autre de ses lieutenants, Jacques Duchesneau, a choisi de quitter la vie politique. Candidat-vedette en 2012, le Dr Gaétan Barrette a choisi de porter les couleurs du PLQ en 2014. En novembre, la présidente du parti, Dominique Anglade, tirait sa révérence, suivie par la directrice générale et organisatrice en chef de la campagne électorale, Brigitte Legault, en janvier.

Même s’il avait demandé en avril à la population de Lévis qu’elle lui confie un mandat de quatre ans et qu’il quitte après seulement quatre mois, Christian Dubé n’éprouve pas de malaise particulier en pensant à ses électeurs. «Les gens de Lévis auront à décider, je les laisse juges», s’est contenté de dire celui qui aura été député pendant moins de deux ans au total.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a tenu à saluer le travail «constructif» effectué par son collègue de Lévis, «une contribution qui a été remarquée par tout le monde».

«Je regrette certainement son départ», a-t-il commenté en entrevue téléphonique, en rappelant que M. Dubé était un adversaire qui avait des idées bien arrêtées et avec qui il aimait échanger. Aucun parti, ni personne n’a «le monopole des bonnes idées», a-t-il noté.

Les deux hommes partageaient les mêmes constats sur l’état précaire des finances publiques, tous deux convaincus de l’importance de s’attaquer sans tarder à ce problème.

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