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La fin du monopole de la LCBO serait rentable

TORONTO – L’Ontario pourrait tirer davantage de la vente de boissons alcoolisées, et les consommateurs pourraient se procurer celles-ci à prix moins élevé, si le gouvernement provincial ouvrait le secteur à davantage de détaillants, selon un nouveau rapport de l’Institut C.D. Howe rendu public mercredi.

Les auteurs de l’étude avancent qu’en préservant son monopole virtuel sur les ventes d’alcool, le gouvernement ontarien se prive de revenus.

Les provinces de l’Ouest ouvertes à une concurrence accrue ont réalisé des profits supérieurs de sept pour cent per capita à ceux des provinces comptant un monopole chapeauté par l’État, selon le rapport des économistes Paul Masson et Anindya Sen.

Les deux spécialistes recommandent à l’Ontario d’autoriser la vente de bière et de vin dans les épiceries et les dépanneurs, de permettre la vente de bière par d’autres détaillants et d’accorder des permis de vente aux établissements vinicoles et à de nouveaux détaillants de vin.

«Ces modifications augmenteraient les choix disponibles et réduiraient les prix pour les consommateurs ontariens, en plus d’accroître la capacité concurrentielle des plus petits établissements vinicoles et brasseurs, et de générer davantage de revenus pour le gouvernement», ont-ils écrit dans le document.

L’Ontario est la seule juridiction en Amérique du Nord qui limite la vente d’alcool hors site à une chaîne gouvernementale de magasins, à un seul et unique détaillant de bière et à un certain nombre de détaillants de vin hors site, est-il rappelé dans le rapport.

Les établissements de la LCBO (Régie des alcools de l’Ontario), société de la Couronne ontarienne, vendent des boissons riches en alcool, de la bière et du vin. Ceux de la chaîne The Beer Store, dirigée par trois brasseurs à propriété étrangère, détiennent également un quasi-monopole sur la vente et la distribution de bière. Ils rapportent à la province environ 1 milliard $ en taxes, selon le rapport.

Des provinces se sont éloignées du système de monopole, ont rappelé les auteurs du rapport. Le Québec, notamment, autorise la vente de bière et de vin dans les épiceries et les dépanneurs.

Les coûts élevés de la LCBO — incluant les salaires et avantages sociaux des employés — ne vont probablement pas diminuer sans davantage de concurrence, estiment les deux économistes.

L’organisation qui représente les entreprises exploitant The Beer Store a cependant estimé que le rapport de l’Institut C.D. Howe tirait des conclusions trompeuses de ce qu’elle a qualifié de piètre étude des différences de prix entre l’Ontario et le Québec.

«En réalité, nous avons un marché de la bière hautement concurrentiel au sein duquel les brasseurs se font concurrence pour une part de marché en établissant leurs propres prix», a affirmé Jeff Newton, président de Canada’s National Brewers.

«Il en résulte que nous avons les prix les moins élevés, en moyenne, pour la bière au pays», a-t-il fait valoir.

Il a été impossible mercredi de rejoindre le ministre ontarien des Finances, Charles Sousa, afin d’obtenir ses commentaires. Sa porte-parole, Susie Heath, a cependant affirmé que les Ontariens étaient bien desservis par le système actuellement en place.

La LCBO a versé 1,74 milliard $ dans les coffres de la province, l’an dernier.

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