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Un intrus libère 3000 visons d'une ferme

MONTRÉAL – Un intrus a intentionnellement libéré 3000 visons d’une ferme en Montérégie, et certains d’entre eux pourraient s’être aventurés à l’extérieur de la propriété, ont indiqué mercredi la Sûreté du Québec et les responsables de la faune.

La ferme de Saint-Jude était la cible d’allégations de mauvais traitement de ces animaux, et plusieurs groupes avaient tenté la semaine dernière de forcer le gouvernement à retirer jusqu’à 80 renards et plusieurs milliers de visons des installations.

La Sûreté du Québec dit mener une enquête après la libération des animaux, survenue pendant la nuit. La porte-parole Joyce Kemp a indiqué que le propriétaire de la ferme avait réalisé mercredi matin la disparition des bêtes.

«Sur les lieux, les policiers ont vu que les cages dans lesquelles étaient gardés les visons avaient été ouvertes, a relaté Mme Kemp. Des centaines de visons étaient relâchés, la plupart étaient encore sur la ferme mais certains ont été en mesure de sortir.»

Un porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a affirmé que 3000 visons avaient été relâchés, mais on ignorait combien avaient été rapatriés tard mercredi.

Le système d’alimentation en eau des animaux aurait aussi été vandalisé.

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, a soutenu que plusieurs visons risquent de mourir de faim, car n’étant pas préparés pour subvenir à leurs besoins. Ils pourraient également, selon M. Lessard, attaquer d’autres petits animaux dans les fermes avoisinantes, tels que la volaille et les lapins.

Il a appelé au calme, et demandé à la population de permettre au ministère de faire son travail.

Une enquête criminelle a été ouverte.

La ferme n’a pas été identifiée par le gouvernement, ou par les groupes de défense des animaux, en raison de possibles actions en justice.

Alan Herscovici, vice-président exécutif du Conseil canadien de la fourrure, a soutenu que la liberté pourrait entraîner une situation critique pour ces visons.

«Ils ne sont pas vraiment bien équipés pour survivre en cavale, alors si la personne croyait agir pour le bien-être des animaux, elle provoquait en fait l’effet inverse», a fait valoir M. Herscovici, dont le groupe est une association nationale de l’industrie à but non lucratif.

En plus de la possibilité de déshydratation et de sous-alimentation, les visons risquent aussi d’être frappés par des voitures. M. Herscovici a souligné que les animaux étaient attirés par le bruit des moteurs de voiture car il s’agit d’un son similaire à celui de la machine utilisée pour les nourrir.

Des militants pour les droits des animaux, comme la SPCA de Montréal et Humane International Canada, avaient demandé la semaine dernière au gouvernement de saisir les animaux en raison de leur mauvais état de santé et de leurs mauvaises conditions de captivité. Le gouvernement avait plutôt choisi de superviser les animaux à la ferme et de travailler avec le propriétaire.

En mai, des responsables de la SPCA avaient affirmé que les animaux étaient déshydratés, mal nourris et gardés dans espaces restreints. Durant une visite ce mois-ci, un responsable a affirmé que les conditions s’étaient détériorées. La SPCA a publié des photos et des vidéos la semaine dernière sur les conditions dans lesquelles se trouvent les visons.

«(La SPCA) espère que les visons seront retrouvés sains et saufs et placés dans des refuges plutôt que d’être ramenés sur la ferme», a exprimé mercredi l’organisation.

Mais le gouvernement reste ferme sur sa volonté de maintenir les animaux sur la ferme, et ajoute qu’il serait complexe de les en retirer.

Selon le gouvernement, la situation sur la ferme s’est améliorée récemment, et un plan est en vigueur pour s’assurer d’un meilleur traitement à long terme.

«Des mesures de correction strictes ont été appliquées et l’état de santé des animaux progresse de jour en jour», a dit M. Lessard par communiqué.

Le propriétaire de la ferme travaillait avec les voisins et les responsables gouvernementaux mercredi pour récupérer les bêtes.

L’Association professionnelle des producteurs de fourrure du Québec (APPFQ) a dit croire à un geste d’«extrémistes mal avisés».

«Bien loin de ‘libérer’ les visons, ces extrémistes mal avisés ont condamné ces animaux à plus de souffrance et une mort certaine», a soutenu le président Pierre Labonté.

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