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Ebola: on doit redoubler d'efforts, selon MSF

P.K. Lee / La Presse Canadienne Photo: P.K. Lee

TORONTO – L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les gouvernements nationaux doivent redoubler d’efforts si on veut contenir l’épidémie du virus Ebola, prévient celle qui dirige le principal groupe d’aide médicale dans ce dossier.

L’OMS en particulier doit intensifier ses actions, soutient la Dre Joanne Liu, présidente internationale de Médecins sans frontières (MSF).

Mme Liu reconnaît que l’OMS est lourdement sollicitée financièrement, vu le nombre de crises et d’épidémies cette année, mais nulle autre agence n’est mieux indiquée pour ce travail, dit-elle. La pédiatre montréalaise se dit consciente des limites de l’OMS, mais selon elle, il n’y a pas d’autre organisation qui possède la légitimité et l’autorité de décréter une urgence de santé publique et de prendre les commandes pour gérer la crise.

L’OMS, critiquée pour sa lenteur à constater le sérieux de la situation, a déclaré plus tôt ce mois-ci que l’épidémie d’Ebola est une urgence de santé publique à l’échelle internationale.

Dans un commentaire publié mercredi par le New England Journal of Medicine, plusieurs des scientifiques de l’agence ont estimé qu’il en coûtera au moins 100 M $ US d’ici à la fin de 2014 pour endiguer la progression de la maladie.

Dans un article distinct, la directrice générale de l’OMS, la Dre Margaret Chan, estime que personne ne devrait s’attendre à une fin rapide de la crise.

«La communauté internationale doit se préparer à encore plusieurs mois d’aide massive, coordonnée et ciblée, dit-elle. Une planète ayant l’humanité à coeur ne peut pas laisser les populations de l’Afrique de l’Ouest souffrir à une si grande échelle.»

Mme Liu, née à Québec et diplômée de McGill, est revenue la semaine dernière d’une tournée des opérations de MSF dans les pays concernés. Son organisation pourrait même envisager des avenues jusqu’ici inexplorées, a-t-elle dit.

«Nous n’excluons même pas l’installation d’hôpitaux militaires de campagne, car jusqu’à un certain point, pour contenir l’Ebola, il faut un haut degré de discipline, ou ce que j’appelle une ‘mentalité de militaires’, d’une certaine façon», dit-elle.

Mme Liu ajoute que la situation exige plus de travail en laboratoire — vu les limites des ressources en ce moment, les gens peuvent être forcés d’attendre deux ou trois jours pour un résultat de test.

Elle dit aussi que même si les centres américains de contrôle et de prévention ont déployé 50 travailleurs de plus dans la région, il faut plus d’épidémiologistes.

L’épidémie, qui a probablement commencé vers la fin de 2013 en Guinée, mais n’a été confirmée qu’en mars dernier, a déjà largement dépassé toute autre épidémie du virus Ebola.

Les cas connus, au nombre de 2473 le 18 août, dépassent déjà le total combiné des crises d’Ebola qui ont précédé, soit 2361.

Le plus récent nombre de victimes, 1350, n’a pas encore surpassé les 1548 morts des crises précédentes du genre, mais l’OMS et MSF croient que les chiffres de la crise actuelle laissent croire à des problèmes encore plus sérieux en Guinée, au Sierra Leone et au Libéria.

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