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L’effet viral du défi seau d’eau sert-il la cause?

Le phénomène a démarré aux États-Unis, notamment par Pete Frates, 29 ans, diagnostiqué de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Le but: lancer le défi à son entourage de se verser un seau d’eau glacé sur la tête pour récolter des fonds pour la recherche sur cette maladie. Les vidéos ont fait le tour des médias sociaux. Le maire de Montréal, Denis Coderre, a emboîté le pas, jeudi. L’effet viral du Ice Bucket Challenge est-il efficace pour la cause?

ACTU-Renée Myriam Larabie_Crédit Daniel Berthiaume (7)OUI
Du côté de la société de la SLA du Québec, on se réjouit du phénomène. Les dons, qui ont atteint 150 000$ au Québec depuis le 10 août, ont triplé par rapport à l’an dernier à la même période et l’achalandage sur leur site internet est dix fois supérieur à la normale. «C’est la première fois qu’on a une telle exposition médiatique. On n’aurait jamais pu avoir autant de succès avec les campagnes déployées [par notre organisme]», reconnaît Renée Myriam Larabie, coordonnatrice aux communications pour SLA Québec. Elle admet que cette campagne «d’origine organique, qui part de la communauté», peut avoir ses aléas. «On n’a aucun contrôle sur les images que chacun des participants décide de véhiculer», explique la porte-parole. Mais, selon elle, les avantages priment. «Même si le lien vers notre site web n’est pas toujours [au bas de la vidéo], même si ce ne sont pas tous les participants qui connaissent les réalités de la maladie, il y a un effet de sensibilisation et les répercussions sont positives», affirme Mme Larabie qui rappelle que cette maladie qui touche 3000 personnes au pays n’était que peu connue auparavant.

Miriam LOUI, MAIS…
Stéphane Mailhot, planificateur stratégique chez Lg2, conçoit d’emblée que la campagne atteint ses objectifs de notoriété. «À moins de vivre sous une roche, on entend parler de la maladie. Ça crée une notoriété de base», affirme le spécialiste. «Mais est-ce qu’ils font des dons? C’est une autre question», nuance-t-il. Comme il n’y a pas d’organisation maîtresse, il peut être difficile de savoir où donner. Même si plusieurs personnalités publiques ont «poussé le bouchon» par des mises en scène extravagantes dans leur vidéo, «c’est leur présence qui a fait le succès», indique-t-il. Il rappelle toutefois les «débuts boiteux» que certains ont critiqués. «On a reproché à certains, d’embarquer dans une mode, de se dédouaner d’une responsabilité d’agir par un «J’aime» ou une vidéo. Si on ne parle pas de la cause ou on ne fait pas de dons, ça ne donne rien», explique M. Mailhot. Il précise que cette tendance a rapidement été corrigée et qu’on comprend maintenant qu’il faut les deux: la vidéo et le don. «Il y avait des doutes au début, mais force est d’admettre qu’on en parle et qu’ils ramassent de l’argent. Comme le monde embarque, ils atteignent leurs objectif», précise M. Mailhot.

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