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Les syndicats à l'heure des changements

Alexandra Bosanac - La Presse Canadienne

Les célébrations de la Fête du travail, cette année, surviennent alors que les syndicats procèdent à une redéfinition de leur rôle au sein de la main-d’oeuvre, tandis qu’un déclin de l’industrie manufacturière et la croissance des emplois à contrat ou à temps partiel remettent en question leurs visées traditionnelles.

Nelson Wiseman, directeur des études canadiennes à l’Université de Toronto, soutient que l’importance du jour férié échappe à plusieurs personnes ne faisant pas partie du mouvement syndical. «Il fut une époque où les gens descendaient dans les rues pour réduire le nombre d’heures de travail, et plusieurs personnes étaient impliquées dans l’industrie manufacturière, ce qui n’est plus vraiment le cas aujourd’hui.»

«Les gens n’ont pas l’impression que les travailleurs syndiqués sont sous-payés ou exploités, bien que bon nombre d’entre eux ne gagnent pas beaucoup, ajoute-t-il. Vous attirerez davantage de sympathie si vous faites griller des boulettes chez McDonald’s.»

Les objectifs principaux de cette première vague de syndicalisation — soins de santé universels, programmes sociaux, système d’éducation public — sont désormais bien implantés au sein de la société canadienne. En-dehors de leurs obligations entourant les conventions collectives, M. Wiseman estime que les syndicats ont été relégués au rôle de chiens de garde.

Les nouveaux emplois échappent d’ailleurs à la portée traditionnelle des syndicats: postes temporaires dans le secteur des services ou des emplois spécialisés, y compris la haute technologie, qui possède une main-d’oeuvre hautement mobile qui a largement échappé à la syndicalisation. Ces changements économiques ont forcé les syndicats à revoir leur «marque de commerce» et leur utilité dans un univers où les postes stables ne sont pas légion.

Au dire de Hassan Yussuf, président du Congrès du travail du Canada, l’efficacité du syndicat pour négocier les régimes de retraites et de meilleurs salaires a été mise à l’épreuve par les gouvernements et les employeurs du secteur privé. «Nous reconnaissons qu’il y a des défis et que nous devons faire croître le mouvement syndical puisque l’économie elle-même n’est plus ce qu’elle était durant les années 1950, 1960 et 1970», ajoute-t-il.

«Malgré tout, je crois que nous devons célébrer. Les bons salaires gagnés par nos membres sont dépensés dans leurs communautés et contribuent au succès et à la croissance de l’économie.»

Chez Unifor, on a entre autres créé un nouveau syndicat destiné aux professionnels indépendants des médias. Le regroupement a aussi cherché à solidifier son programme pour les ex-membres désormais au chômage en leur offrant accès à des régimes d’assurance-santé similaires à ceux qu’ils avaient avant de perdre leur poste.

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