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L’OTAN prévoit répliquer aux cyberattaques

LONDRES – Les premiers coups de feu d’éventuelles guerres pourraient être tirés en ligne.

Les leaders des pays membres de l’OTAN, incluant le premier ministre Stephen Harper, se préparent à approuver cette semaine une nouvelle politique qui placerait les cyberattaques catastrophiques dans la même catégorie que celles menées dans le monde réel à l’aide de bombes et des coups de feu.

Une attaque majeure sur le cyberespace contre l’un des 28 membres de l’alliance pourrait mener à une réplique sous la clause de défensive collective de l’OTAN, selon une politique révisée qui devrait être approuvée lors du sommet de l’organisation cette semaine au Pays de Galles.

Ces inquiétudes se sont retrouvées en avant-plan la semaine dernière avec la publication de rapports d’une cyberattaque majeure à l’endroit de banques des États-Unis que les chefs de la défense ont imputée à la Russie.

La nouvelle version de la politique, qui a été concoctée plus tôt cette année, a été discrètement approuvée par les ministres de la défense de l’OTAN en juin, donnant ainsi la permission aux membres de répliquer à des cyberattaques de manière concrète, incluant par une intervention militaire.

Si l’OTAN a toujours eu ce droit de manière informelle, la politique le confirme sur papier et on s’attend à ce qu’elle réduise le temps requis pour prendre des décisions politiques en cas de crise.

Cependant, plusieurs questions importantes demeurent sans réponse, selon des experts qui ont suivi le développement du plan.

À quel moment une attaque dans le cyberespace constitue un acte de guerre? Est-ce que les pays de l’Ouest devraient adopter une position offensive afin de contrer les capacités grandissantes de ses adversaires comme la Russie et la Chine?

Des observateurs croient que les décisions prises cette semaine au Pays de Galles pourraient servir de repères en cas de futurs conflits et être lourdes de conséquences dans la stratégie «un pour tous, tous pour un» de l’OTAN.

La politique ne définit pas clairement ni le seuil critique pour qu’une nation ordonne des représailles, ni la forme d’une réplique collective de l’OTAN.

Il s’agit de problèmes qui seront gérés au cas-par-cas, selon Karla Tothova-Jordan, une spécialiste de la guerre cybernétique qui siège au centre de la sécurité internationale au Conseil de l’Atlantique Nord, à Washington.

«C’est volontairement ambigu parce que, comme tout le monde à l’OTAN vous le dirait, (la réponse en cas d’attaque) serait une décision politique», a expliqué Mme Tothova-Jordan, qui a de l’expérience en droit international.

De plus, la création d’un seuil bien défini encouragerait des adversaires, comme la Russie, à calibrer leurs attaques afin d’infliger suffisamment de dommages sans subir de représailles, a-t-elle ajouté.

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