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Les libéraux à la défense de Charest

Photo: The Canadian Press

QUÉBEC – Les élus libéraux, le chef Philippe Couillard en tête, ont banalisé vendredi le cliché montrant Jean Charest dans les bras de l’entrepreneur Tony Accurso.

La photographie, prise en 2001 à l’occasion d’une activité de financement au restaurant du magnat de la construction à Laval, a été présentée jeudi à la Commission Charbonneau. On y voit M. Charest, alors chef de l’opposition, tout sourire, bras dessus bras dessous, avec le puissant entrepreneur.

À l’entrée de la réunion du caucus de son parti à La Malbaie, dans Charlevoix, le premier ministre s’est montré prudent dans ses commentaires, disant ne pas vouloir faire des «associations faciles» ou spéculer sur la signification de la photo.

Il s’est cependant réjoui des nouvelles règles de financement public des partis politiques qui ont mis fin aux activités traditionnelles de collecte de fonds. Ces activités, a-t-il reconnu implicitement, plaçaient les leaders politiques dans une position de vulnérabilité.

«Je suis très heureux maintenant de faire de la politique, et cela s’applique à tous les partis politiques, où l’ambiance de financement a tellement changé qu’on a, en fait, pas besoin d’organiser des événements de financement, c’est terminé cette ère là. Les gens le faisaient de bonne foi, j’en suis sûr, mais ce n’est plus nécessaire et heureusement», a-t-il déclaré.

Pour le reste, le chef libéral a minimisé la portée de la photo en faisant remarquer que les personnalités publiques sont constamment sollicitées. Il a rappelé qu’il s’était lui-même fait photographier, la veille, avec une quarantaine de personnes différentes.

Néanmoins, il a avoué que l’expérience lui avait enseigné à faire preuve de prudence avec les gens qui l’interpellent.

«C’est certain que tout ça m’a rendu plus prudent. Sans être rendu complètement un ermite, je suis très réservé, je rencontre les citoyens, je rencontre nos militants mais je suis relativement prudent», a-t-il dit.

Le leader parlementaire Jean-Marc Fournier s’est lui aussi porté à la défense de son ancien chef, affirmant que M. Charest ne pouvait savoir, en 2001, que Tony Accurso se retrouverait associé à la corruption et à la collusion des années plus tard.

«Arrêtez de monter la barre chez les élus, qu’on soit tous des  »Jojo Savard » et qu’on sache à l’avance que dans 10 ans, il va se passer quelque chose. C’est impossible, c’est impossible», a insisté M. Fournier, se disant «dans le camp des élus qui doivent parler aux gens, qui doivent être près d’eux.»

La bouillante députée de Bourassa-Sauvé, Rita de Santis, a mis en garde la population contre les jugements hâtifs, basés sur un simple cliché pris dans un contexte particulier.

«Il y a beaucoup de gens qui viennent me demander de prendre une photo avec moi et je ne refuse jamais. Je ne sais pas qui sont ces gens dans bien des cas. Est-ce que c’était (la photo Charest-Accurdo) une occasion comme celle-là? Je ne sais pas. Alors, vous ne pouvez pas accuser quelqu’un parce qu’il y a une photo avec une personne», a-t-elle soulevé.

Quant à lui, le député de Montmorency, Raymond Bernier, a estimé que l’ancien chef libéral avait été victime de sa très grande accessibilité.

«M. Charest est un homme très généreux dans ses participations à des activités. Quand il participait à des activités, il a toujours été très généreux de sa personne», a-t-il dit.

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