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Thomas Mulcair dénigre de nouveau Justin Trudeau

EDMONTON – Justin Trudeau est désormais la cible de prédilection non seulement des conservateurs, mais aussi des néo-démocrates.

Le chef du Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD), Thomas Mulcair, a affirmé jeudi que son adversaire libéral n’a rien à offrir aux électeurs à part des platitudes, et qu’il n’est qu’un blanc-bec n’ayant pas le bagage nécessaire pour devenir chef du gouvernement fédéral.

M. Mulcair en a profité pour se moquer d’une récente offensive publicitaire des libéraux dans laquelle ils affirment être en voie de se préparer pour gouverner.

Il a laissé entendre que les rouges n’avaient pas de plan de match, mais qu’ils essayaient, malgré tout, de se montrer rassurants en disant qu’ils sont progressivement en train de s’outiller pour être en mesure de gérer le pays.

Poursuivant sur sa lancée, il a accusé M. Trudeau de ne pas avoir d’idées et de solutions concrètes à proposer à l’électorat.

Thomas Mulcair a ajouté qu’être premier ministre n’est pas un emploi destiné à un débutant.

«Après neuf longues années de politiques conservatrices, les Canadiens ne peuvent se permettre de patienter à cause de quelqu’un qui est en train de se préparer à remplacer Stephen Harper», a martelé le chef néo-démocrate.

Pour bien marquer la différence entre Justin Trudeau et lui, M. Mulcair a commencé à mettre de l’avant son expérience politique et les propositions de son parti, espérant ainsi faire la démonstration que son équipe est prête à quitter les banquettes de l’opposition officielle à Ottawa pour déménager de l’autre côté de la Chambre des communes.

«Le NPD est mûr pour former un gouvernement réellement progressiste dès maintenant», a-t-il lancé dans un discours prononcé au terme d’un caucus de stratégie de ses députés à Edmonton, en Alberta.

«Il n’y a plus de temps à perdre. Les Canadiens ont besoin d’une équipe en mesure de les servir dès la première journée [suivant son élection] et le NPD est disposé» à le faire, a-t-il ajouté.

En 2011, les néo-démocrates avaient profité d’une vague orange pour devancer les libéraux et devenir l’opposition officielle à Ottawa pour la toute première fois de l’histoire, ce qui donnait à penser qu’il était envisageable pour eux de prendre le pouvoir dès le scrutin suivant.

Cependant, le Parti libéral du Canada (PLC) a enregistré des résultats enviables dans de nombreux sondages d’opinion depuis que M. Trudeau a pris la tête de cette formation.

Dans ce contexte, le Nouveau Parti démocratique semble relégué au troisième rang dans les intentions de vote.

Trudeau éclipse Mulcair

Les stratèges et les élus du NPD ne peuvent s’empêcher de ressentir une vive frustration à l’idée que Justin Trudeau, qu’ils considèrent comme un poids plume, ait pu éclipser leur chef, un homme reconnu pour son expérience et sa profondeur qui a souvent été encensé pour ses performances aux Communes.

En questionnant ouvertement la capacité de M. Trudeau à devenir premier ministre, les néo-démocrates font écho aux critiques des conservateurs, qui prétendent régulièrement qu’il est dépassé par les événements.

Même si ces derniers l’ont attaqué sans relâche depuis qu’il est devenu chef du PLC, ils ne sont pas encore parvenus à réellement ternir son image publique.

Les libéraux affirment que les multiples tentatives de dénigrement de leur chef sont plutôt venues renforcer l’image de persécuteur de Stephen Harper, et qu’elles ont également fait en sorte que le public a été en mesure de s’apercevoir que Justin Trudeau représente un autre genre de politicien nettement plus optimiste et positif.

En voulant emprunter le même chemin que les conservateurs, Thomas Mulcair court le risque d’être comparé à M. Harper, l’homme qu’il espère parvenir à déloger.

Pour éviter de tomber dans ce piège, M. Mulcair a indiqué qu’à ses yeux, ce sont les libéraux et les conservateurs qui sont des jumeaux identiques.

Il a accusé ces deux camps de ne pas prendre en considération le fossé qui ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres au Canada. Il leur a aussi reproché de ne pas être arrivés à offrir plus de places dans les services de garde du pays et de préférer proposer des réductions d’impôt aux grandes entreprises plutôt que d’offrir un financement suffisant pour préserver le réseau de la santé.

Il a reproché à Justin Trudeau d’avoir ouvertement reconnu que les libéraux et les conservateurs ont largement partagé les mêmes valeurs et priorités pendant les 30 dernières années.

Thomas Mulcair a promis que ce qui lui tient à coeur n’a rien à voir avec les enjeux jugés importants par l’actuel premier ministre et par Justin Trudeau.

Le NPD se promet de présenter, dès l’automne, des pans détaillés de son futur programme, en proposant notamment l’instauration d’un système national de garderies, la mise en place d’un salaire minimum à l’échelle du pays et des investissements pour améliorer les infrastructures.

Son but est de mettre en évidence le fait qu’il a beaucoup à offrir aux électeurs, tandis que Justin Trudeau semble vouloir se contenter de patienter jusqu’au déclenchement officiel de la campagne avant de dévoiler ses orientations majeures.

En réaction aux nouvelles critiques dirigées contre lui, M. Trudeau a servi une mise en garde aux néo-démocrates, jeudi. Il a dit qu’il avait déjà eu droit à son lot de «négativité et d’attaques de la part de la droite» et qu’il ne croyait pas que les Canadiens tiennent à ce que la gauche s’engage à son tour dans cette voie.

Il a estimé que ses opposants voulaient clairement gaspiller leur énergie et leur salive en s’en prenant à lui, mais a indiqué qu’il préférait, pour sa part, se concentrer sur les besoins des Canadiens.

Il a précisé qu’il n’avait nullement l’intention de rétorquer à MM. Harper et Mulcair.

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