Soutenez

Moduler les frais de garderie selon le revenu: pour ou contre?

Photo: Métro

Le gouvernement Couillard songe à faire payer, dès 2015, les frais de garderie selon le revenu des ménages, selon ce qu’a appris La Presse. Le tarif de base de 7$ serait haussé à 7,30$ pour les moins fortunés et pourrait, par exemple, tourner autour de 10$ par jour pour les plus aisés. Si rien n’est encore confirmé, l’idée ne laisse pas indifférent.

Pour

Youri Chassin

«A-t-on encore les moyens d’avoir des programmes universels alors qu’on manque de moyens pour offrir plus de places en garderie», se questionne Youri Chassin, économiste à l’Institut économique de Montréal. (IEDM).

Selon lui, la modulation des tarifs de garderie permet de cibler l’aide au lieu de l’étaler. «Pour certaines mères, ça permet de retrouver le marché du travail», dit-il

M. Chassin convient que déterminer la gradation des hausses risque de hanter le gouvernement de Philippe Couillard. «On n’a pas beaucoup de ménages qui gagnent plus de 100 000$ au Québec, donc si ce sont les seuls concernés, ça ne fera pas économiser grand-chose», dit-il.

L’économiste souligne toutefois que «L’État nous avait promis qu’il ferait la plus grande part de l’effort, mais qu’il n’a jusqu’ici annoncé que des hausses de taxes aux contribuables».

Contre

Débat: David croit que son message s'est rendu

«C’est rétrograde comme mesure, on reculerait de près de 20 ans en arrière. Les garderies subventionnées, c’est un service essentiel pour les femmes et la socialisation des enfants», clame Françoise David, porte-parole de Québec Solidaire. Elle souligne que ce programme a en outre permis à des milliers de femmes de retourner sur le marché du travail et d’aspirer à l’autonomie économique.

L’augmentation des frais de garderie vise à hausser la contribution des parents qui est actuellement de 7,4% du budget total de 2,7G$.

«C’est démagogique et irresponsable de faire croire que le réseau des CPE coûte trop cher alors qu’il a été démontré que chaque dollar investi rapporte 1,50$ à la société», ajoute-t-elle. Cette position rejoint celle de l’Association québécoise des centre de la petite enfance qui dénonce le fait que le gouvernement ne l’ait pas consultée sur le sujet, alors qu’il avait promis de consulter la population civile.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.