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Les coupes affecteraient la sécurité

OTTAWA – Les frontières laisseront passer plus de drogue et d’armes, d’après le syndicat qui représente les employés de l’Agence des services frontaliers.

Le syndicat voit 1350 de ses membres perdre leur emploi en raison d’une diminution de 10 pour cent du budget de l’agence, diminution imposée par le budget fédéral du 29 mars qui prévoit, au total, la disparition de 19 200 postes de fonctionnaires.

«Plus de pornographie infantile franchira nos frontières. Plus d’armes à feu, plus de drogue réussiront à passer à travers les mailles de nos filets», a lancé jeudi le président du Syndicat des douanes et de l’immigration, Jean-Pierre Fortin.

Il a assuré qu’il n’exagère pas le danger. Il a dit se fier aux chiffres qu’il a réussi à arracher à son employeur et ces chiffres, selon lui, annoncent le pire.

Il a cité, par exemple, la disparition de 100 postes d’enquêteurs, soit la moitié des effectifs chargés des enquêtes. Il a souligné les 325 agents de première ligne dont les postes sont éliminés, la disparition de 19 des 70 équipes de maître-chien responsables de la détection des matières interdites. De tous ces postes coupés, 118 sont au Québec.

«Que le gouvernement nous fasse croire qu’il n’y a aucun effet sur les services aux Canadiens et la sécurité de nos communautés est carrément faux et farfelu», a-t-il lancé en conférence de presse à Ottawa.

Depuis le dépôt du budget fédéral, les syndicats de fonctionnaires obtiennent au compte-gouttes les informations sur les disparitions de postes et les divers ministères touchés offrent très peu de détails sur les services qui seront affectés.

«Ce que nous faisons, c’est nous assurer que la sécurité à nos frontières est efficace», a écrit dans un courriel Julie Carmichael, porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Vic Toews.

Elle a précisé que le gouvernement conservateur a augmenté le nombre d’agents de première ligne de 26 pour cent depuis son arrivée au pouvoir en 2006, ajoutant que les frontières canadiennes «resteront fermées aux criminels et aux terroristes».

«On s’attendait sans doute à être coupé, mais certainement pas à une coupure de 10 pour cent», a dit M. Fortin.

«Ils reprennent ce qui avait été donné dans le passé. Ils nous l’avaient donné dans le passé pour certaines (raisons) sûrement; il faut l’augmenter cette sécurité-là», a-t-il ajouté, visiblement déçu d’un gouvernement qu’il avait, a-t-il dit, applaudi il n’y a pas si longtemps.

«Nous crions plus fort que les autres parce que nous ne comprenons pas ce qui se passe», a-t-il avoué.

L’opposition, elle, dit comprendre.

D’après le député néo-démocratre Sylvain Chicoine, l’intérêt des conservateurs pour la sécurité des frontières n’est qu’un «écran de fumée».

«Je ne pense pas que c’est un gouvernement si préoccupé par la loi et l’ordre alors qu’il coupe dans ces services-là, a-t-il fait valoir en entrevue téléphonique. Il avait promis plus de policiers de la GRC dans les rues en 2006 et ça ne s’est pas du tout produit.»

Pour sa part, la députée bloquiste Maria Mourani s’inquiète aussi de l’effet qu’auront ces compressions sur le temps d’attente pour passer les frontières.

«L’été, vous attendez une heure à deux heures avant de passer devant le douanier, a-t-elle dit. Ce n’est pas vrai qu’en coupant ils vont faciliter la fluidité des transports et des marchandises.»

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