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Santé mentale: la Défense incapable de recruter

OTTAWA – Quarante postes, ou près de 10 pour cent des effectifs des services de santé mentale des Forces armées canadiennes, demeurent vacants près de neuf mois après que le ministère de la Défense nationale eut promis de faire de l’embauche de personnel dans ce domaine une priorité.

Une série de courriels, rendus récemment publics, démontre que l’armée se démenait, avant la présentation du dernier budget fédéral, pour éviter de nouvelles coupes dans sa division médicale alors qu’elle était aux prises avec une vague de suicides chez ses soldats.

«Il est important de noter que des coupes dans nos soins de santé primaires auront des répercussions importantes sur les soins de santé mentale (…). Les soins primaires aident à la prévention tandis que les soins en santé mentale répondent aux exigences spécifiques. Augmenter les soins en santé mentale tout en diminuant les soins primaires ne nous permettrait pas d’atteindre nos objectifs», avait écrit le chef du personnel militaire, le général David Millar, dans une note du 12 janvier 2012 dont La Presse Canadienne a obtenu copie.

Plusieurs militaires se sont enlevé la vie alors que 35 autres ont tenté en vain de suicider.

La promesse d’atteindre le chiffre des 454 psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux et conseillers en toxicomanie — tant civils que militaires — a été faite l’hiver dernier, alors qu’une vague de suicides frappait l’armée.

La majorité des postes vacants — 32 des 40 postes — sont des emplois civils, les plus difficiles à combler.

Son ministère n’est pas demeuré inactif, a assuré le ministre de la Défense, Rob Nicholson, pendant la période de questions à la Chambre des communes, mardi. «C’est une des principales priorités du gouvernement», a-t-il répondu à une question portant sur un rapport démontrant qu’il y a eu plus de suicides au sein de l’armée depuis 2002 que de tués au combat en Afghanistan.

«J’ai déjà dit que nous avons augmenté nos dépenses en soins de santé. Nous avons augmenté le nombre de travailleurs en santé mentale. Et je peux assurer cette Chambre que, contrairement à l’administration précédente, il s’agit d’une priorité pour ce gouvernement.»

Toutefois, le ministère ne semblait pas ressentir un sentiment d’urgence jusqu’à la plus récente vague de suicides.

Le gel de l’embauche imposé par le gouvernement Harper a empêché les Services de santé de l’armée d’augmenter le nombre de travailleurs en santé mentale, en dépit d’investissements de 11,4 millions $ en 2012.

Depuis janvier, 54 personnes ont été engagées. Les responsables disent chercher «activement» à en recruter d’autres.

Malgré les assurances gouvernementales, le temps d’attente dans les Centres de soins pour trauma et stress opérationnels pour une évaluation initiale a augmenté dans quatre des sept cliniques du pays. Ainsi, à Valcartier, l’attente pour des évaluations de routine était de 102 jours en juillet alors qu’elle était de 43 jours au printemps.

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