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Québec: un enfant de 3 ans avale du GHB

Un bébé de 3 ans a dû être transporté d’urgence dans un hôpital, dimanche soir à Québec, après avoir consommé du GHB, communément appelé la «drogue du viol».

À leur arrivée dans une maison du quartier Val-Bélair, un peu après 18 h 30, les policiers ont retrouvé un enfant inconscient, qui avait de la difficulté à respirer. Les ambulanciers ont ensuite effectué diverses manoeuvres sur le bébé pendant son transport au Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL).

En toute fin de soirée, la police a confirmé que l’enfant, un garçon, était hors de danger, mais ne pouvait dire s’il aurait des séquelles.

La tante du bambin a été arrêtée par les policiers, car c’est à elle qu’appartenait la drogue, a confirmé le lieutenant Pascal Degrasse du Service de police de Québec. La dame pourrait fait face à des accusations de «négligence criminelle» et de «possession de stupéfiants».

L’enquête devra déterminer dans quelles circonstances l’enfant peut avoir ingéré le GHB, mais pour l’instant, la police estime que cela pourrait s’être fait de manière «accidentelle». Le bébé aurait probablement découvert par lui-même la substance qui traînait dans la maison où s’est joué le drame.

La quantité de drogue ingérée par l’enfant demeure inconnue.

Le père de l’enfant habitait chez sa soeur depuis environ un mois. Les autorités policières ont fait savoir qu’une accusation de «négligence criminelle» pourrait aussi être déposée contre lui.

La Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ) a reçu l’appel initial dans cette affaire.

Au départ, il était question d’une «intoxication accidentelle» pour un enfant qui n’avait aucun symptôme, a confirmé Richard Carrière, porte-parole du service ambulancier.

GHB: une drogue sournoise

Même si le GHB est connu du grand public comme la drogue du viol, bon nombre de ses utilisateurs en font simplement usage à des fins «récréatives», fait remarquer Jessica Turmel, du Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP).

La plupart du temps, les utilisateurs du GHB la consomment de leur plein gré et pas nécessairement dans un contexte festif, comme les raves, ajoute-t-elle.

«Le GHB ressemble beaucoup à l’alcool dans ses effets. La respiration et les battements du coeur vont diminuer, par exemple. Mais la grosse différence est que pour avoir des effets intenses, il ne faut que quelques gouttes de GHB, contrairement à une grande quantité d’alcool», a expliqué Mme Turmel, lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne dimanche soir.

Selon Mme Turmel, une goutte de trop peut provoquer une surdose et même un décès. Elle ajoute que cette drogue est très accessible sur le marché, car elle est facile à fabriquer et disponible à faible coût.

Le GHB est par ailleurs une drogue qui n’a pas de couleur, qui n’a pas d’odeur et qui n’a presque pas de goût. Il est donc facile de la méprendre pour un liquide qui n’aurait pas ses effets.

Jessica Turmel suggère donc à ceux qui en ont en leur possession d’ajouter du colorant à la drogue ou encore d’identifier clairement son contenant pour qu’en aucun cas elle ne soit consommée par inadvertance.

Le GRIP estime que davantage devrait être fait pour publiciser les effets et les risques liés à la consommation de telles drogues. L’organisme s’attriste aussi du peu de données accessibles pour connaître le profil complet de ses utilisateurs et leur nombre dans la population.

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