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Un retour aux sources pour Thomas Mulcair

Rédaction - La Presse Canadienne

OTTAWA – Thomas Mulcair entend afficher son intention de renouer avec les racines du Nouveau Parti démocratique (NPD) du Canada en se présentant comme le champion de la classe ouvrière et en dénonçant ceux qu’ils qualifient de «profiteurs» corporatifs.

Dans un discours devant être prononcé mardi dans le cadre d’une conférence sur la sécurité ferroviaire des Teamsters, le chef du NPD a choisi d’opter pour une rhétorique qui n’est pas sans rappeler celle de certains de ses prédécesseurs comme David Lewis qui, en 1972, avait fait campagne contre les «voyous» parasitant les programmes de l’État.

Dans son allocution dont La Presse Canadienne a obtenu copie, M. Mulcair a décidé de se porter à la défense des travailleurs étrangers temporaires et des stagiaires ne touchant pas de rémunération pour mettre un terme à leur «exploitation».

Il a aussi tenu à écrire qu’il ne baissera pas les bras tant et aussi longtemps que l’ensemble de la main-d’oeuvre canadienne ne sera pas adéquatement protégée.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, il a la ferme intention de dévoiler, dès cet automne, une législation visant à élargir les mesures de santé et de sécurité aux stagiaires ne recevant pas de salaire ainsi que pour s’assurer que ceux, qui doivent effectuent des tâches comparables à celles des employés à temps plein, soient pleinement rémunérés pour leur labeur.

Il entend également s’engager à mettre en place une loi contre les briseurs de grève et réitérer son désir de réinstaurer un salaire minimum dans les secteurs fédéraux réglementés.

En commençant à mettre de l’avant de pareilles propositions, Thomas Mulcair veut clairement prendre ses distances par rapport aux conservateurs et aux libéraux auxquels il reproche de se monter hostiles à l’égard du mouvement ouvrier et de ne pas avoir déployé suffisamment d’efforts pour mettre un terme aux inégalités sociales.

Il a l’intention de les accuser d’avoir gâté de manière excessive les entreprises les plus rentables en leur offrant des réductions au chapitre de l’imposition.

Il est clair que M. Mulcair juge qu’il était inapproprié d’agir de la sorte et c’est ce pourquoi il promet de revenir en arrière si son camp forme le prochain gouvernement à Ottawa.

Avec son discours, il souhaite marteler que «les profiteurs corporatifs» ont la fâcheuse habitude de «profiter des institutions, de la police, des tribunaux, des infrastructures et du système d’éducation» qui leur ont permis de s’enrichir, mais de «vouloir refiler la facture aux autres».

Le ton de l’allocution diffère de celui qui avait été adopté par Thomas Mulcair durant la course à la direction de son parti.

À l’époque, il avait insisté sur l’importance d’extirper le NPD de ses ornières des années 1950 dans l’espoir de pouvoir ainsi plaire aux électeurs ayant de l’attrait pour les politiciens logeant au centre de l’échiquier politique.

À ce moment, il avait questionné la pertinence pour les ténors de son parti de continuellement faire allusion aux «Canadiens ordinaires issus de la classe ouvrière» en faisant valoir qu’il s’agissait de la recette parfaite pour que les résultats du NPD plafonnent.

Depuis ce temps, il a jugé bon de revoir son approche, ce qui reflète probablement les leçons qu’il a tirées des performances électorales enregistrées par les néo-démocrates provinciaux en Ontario et au Nouveau-Brunswick qui ont tenté sans grand succès de séduire l’électorat centriste.

M. Mulcair semble également désireux de renouer avec la base du NPD pour éviter qu’elle ne se laisse séduire par le chant des sirènes libérales.

Divers sondages ont suggéré que les gains historiques enregistrés par le Nouveau Parti démocratique du Canada lors des plus récentes élections fédérales générales se sont progressivement érodés depuis que Justin Trudeau a pris la tête des rouges à Ottawa.

Dans l’espoir de freiner cette tendance, le chef de l’opposition officielle a, dernièrement, indiqué qu’il prendra le bâton du pèlerin et se déplacera à travers le pays pour y faire la promotion de certains pans du programme électoral néo-démocrate.

Son objectif est de faire la démonstration que sa formation est la seule alternative crédible aux troupes conservatrices du premier ministre Stephen Harper.

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